Étude du titre
La référence au conte d’Andersen est manifeste. Elle est confirmée par l’autrice elle-même dans la note d’intention à la fin du recueil. Différentes questions peuvent alors être posées aux enfants à partir de ce titre :
Que connaissez-vous du conte Le Vilain Petit Canard ? Si les élèves ne le connaissent pas, on peut leur raconter l’histoire en classe ou proposer une vidéo qui le fera peut-être mieux que nous. Encore mieux, l’étude de la pièce de Catherine Verlaguet peut avoir lieu après avoir fait appel à un conteur ou une conteuse pour leur narrer l’histoire de ce cygne canardifié malgré lui.
Quelle est selon vous la morale de ce conte ? Une fois la morale du conte d’Andersen nommée, il est possible d’y revenir en fin de séquence pour demander aux enfants si la lecture des Vilains Petits permet d’enrichir la morale du conte d’Andersen ou au contraire si elle vient la détourner.
De quelle manière Catherine Verlaguet a-t-elle détourné le titre d’Andersen ? À votre avis pourquoi ? Il s’agit bien sûr ici d’attirer l’attention de notre auditoire sur la marque du pluriel.
À partir de cette analyse du titre, on peut aussi proposer un exercice d’écriture, sous la forme d’une quatrième de couverture par exemple, qui résumerait une histoire ayant pour titre Les Vilains Petits.
Dans un autre registre, on peut essayer, avec les enfants en début de séquence, de les faire réfléchir au mot « vilain » et de donner une définition de ce mot sans utiliser de dictionnaires. À la fin de l’étude de la pièce, on peut revenir sur cette première définition co-créée en classe et leur demander si cette dernière répond complètement à la lecture de la pièce ou si elle a pu enrichir cette définition.
Étude de la dédicace
La dédicace (mot que l’on peut définir avec les élèves) peut être étudiée en amont du texte comme être traitée comme un objet significatif de l’histoire des Vilains Petits. En effet, n’oublions pas que Bénédicte Guichardon, avant d’être une collaboratrice de Catherine Verlaguet, est une amie de l’autrice. Dans une pièce qui traite de l’amitié, ce choix peut être signifiant et perçu comme tel par les élèves.
Un jeu d’enquête peut être proposé ainsi à la classe pour retracer l’identité de Bénédicte Guichardon : y a-t-il d’autres mentions de son nom dans le livre et qu’est-ce que ces autres mentions nous apprennent sur cette personne et sur son lien avec l’autrice et l’œuvre ? Ce jeu de piste devrait conduire les élèves à porter une attention plus particulière à la note d’intention de l’autrice en fin de recueil. À partir de ces indices, se demander pourquoi avoir choisi de la nommer en dédicace ? Il sera possible, par ailleurs, de revenir sur ce nom lorsqu’il s’agira de mettre en scène la pièce, notamment pour présenter son travail et revenir sur le rôle des metteur·se·s en scène par rapport à celui des écrivain·e·s de théâtre.
Étude de la liste des personnages
Il s’agit là de la dernière étape avant de se plonger à corps perdu dans le texte. On peut d’ores et déjà demander aux enfants pourquoi selon eux on place une liste de personnages au début de chaque pièce et pas au début de chaque roman. D’où vient cette spécificité du texte de théâtre ?
Il est possible également d’attirer leur attention sur les différents détails de cette liste de personnage, notamment la promiscuité homophonique entre les noms Maya, Loan et Malone par rapport au prénom Valentin : serait-ce là notre vilain petit canard ? Où sont-ce les autres qui vont se révéler être nos vilains petits ? Aussi, on peut les inviter à porter attention au personnage de la maîtresse qui n’est présente que par la voix : pourquoi selon eux et elles ?
Le livre en lui-même, et plus particulièrement la couverture, est un espace propice au développement de l’imaginaire de l’enfant et à sa capacité à interpréter des images. Dans le cadre d’une étude sur Les Vilains Petits, on peut notamment attirer l’attention des enfants sur la couleur des ballons, leur nombre, leur forme, ainsi que sur la police d’écriture et sa disposition.
Dans un tout autre registre, la pièce peut servir de prétexte pour parler d’éléments complètement extérieurs au propos de la pièce mais pouvant tout aussi bien intéresser les jeunes. Il s’agirait alors de les sensibiliser au parcours éditorial du livre plus qu’à l’histoire qui y est racontée. Ainsi, il est possible de leur présenter plusieurs pièces de la collection « Théâtrales Jeunesse » et les inviter à nommer les différences et points communs entre chaque livre (police d’écriture, couvertures et 4e de couvertures, dos, achevés d’imprimer, etc.).
Demander ensuite aux élèves pourquoi il y a ces différences et ces ressemblances d’un livre à l’autre et en profiter pour leur toucher un mot sur la notion de collection éditoriale.
De manière plus ludique, il peut aussi être possible de les sensibiliser à la chaîne du livre, sous la forme d’un conte, en essayant de rendre l’histoire du livre aussi palpable et touchante que celle des héros des Vilains Petits.