Afin d’aller plus loin dans l’étude de cette pièce, ce sont les formes de discours qui serviront de fil conducteur à la mise en voix et en espace. Il ne sera pas forcément demandé aux élèves de jouer le texte (dans une optique de mise en scène) mais de montrer qu’ils en ont compris les spécificités.
Une fois que la différence entre dialogue et monologue est bien acquise par les élèves, ils pourront passer par un temps de lecture à haute voix et de travail sur l’adresse de la parole. Deux pourront prendre en charge un dialogue à lire, suivi d’un troisième élève qui lira un monologue. Il s’agit de mettre en avant les différentes adresses et les doutes que cela peut engendrer : à qui s’adresse un personnage seul en scène ? Est-ce que deux personnages s’adressent forcément l’un à l’autre ? Peut-on faire coexister les trois élèves en même temps sur scène ?
Les élèves forment un cercle afin qu’ils puissent tous se voir. En s’inspirant du « cahier de perfectionnement » pour les cycles 3 et le collège (p. 33) et du « cahier de résolutions » au lycée (p. 135), les élèves devront improviser une phrase qui correspond aux cahiers précités (pour le premier, « Il faut que… », « Je dois… », pour le second, « Aujourd’hui, j’ai pris la résolution… » ou « Aujourd’hui, j’ai décidé… »). L’élève qui lance l’improvisation adresse son souhait ou sa résolution à un élève de son choix qui doit à son tour adresser un souhait ou une résolution à un troisième élève. Pour que l’exercice soit bien réalisé, les phrases n’ont pas besoin d’être vraies (mais doivent correspondre à la consigne) et les élèves ne doivent pas hésiter quant à leur interlocuteur : si deux élèves prennent la parole en même temps, c’est que l’adresse n’était pas assez précise.
Pour aborder les personnages grâce à un exercice qui s’apparente plus à un jeu et permet aux élèves de réfléchir sans en avoir l’air, le « Je suis ». Les élèves tirent au hasard le nom d’un personnage de la pièce et doivent le faire deviner au reste de la classe grâce à un mot et un geste. « Le Jardinier » sera évidemment très facile, « le Caïd » plus difficile. Le jeu peut devenir très complexe rapidement car on peut rajouter des critères : un lieu, une émotion, un son, un croquis au tableau, le « cahier idéal » du personnage à deviner… en fonction du niveau des élèves.