Une mise en scène intégrale d’une pièce est un exercice chronophage, difficile à mettre en place en fonction du contexte scolaire. Afin de donner aux élèves une idée de ce que peut être le théâtre, une mise en espace peut être un bon compromis. Il s’agit d’un exercice qui tient à la fois de la lecture et de la mise en scène et peut prendre plusieurs formes.
Dans le cadre d’une lecture mise en espace, un travail de lecture à haute voix au pupitre (ou, du moins, texte en main) pourra être envisagé. Il s’agira de lire des extraits de la pièce, des fragments choisis pour être les plus à même de donner à entendre l’évolution de Rémi.
Les élèves seront divisés en plusieurs groupes : les Rémi, les personnages récurrents, les personnages uniques, le paratexte (les illustrations, dont les textes seront lus, mais aussi les titres des cahiers et la petite phrase qui les accompagne). À chaque changement de lecteur, les lecteurs devront signaler par un panonceau le rôle qu’ils s’apprêtent à lire (« la Mère », « l’Enfant Devin », « le Cahier perdu »).
En cycle 3 et au collège, plusieurs thèmes pourront aider à établir un choix de scènes en se limitant au Temps des rêves, au Temps des vacances et au Cahier perdu :
Pour exemple, une lecture ayant pour thème « Rémi et l’amour » sera composée d’extraits des scènes suivantes : « Déclaration », certaines illustrations du cahier de perfectionnement (notamment pp. 35, 37, 39), « Début de l’été » pour Le Temps des rêves et « Rivière », l’illustration de la page 94, « Derniers jours » dans Le Temps des vacances) ainsi que le Cahier perdu.
Au lycée, on pourra donner à entendre une lecture plus longue, comprenant des extraits de la totalité de la pièce. Dans ce cas, les scènes des deux premiers cahiers seront moins nombreuses que précédemment. Des extraits d’autres pièces de Dominique Richard ou de la note « Portrait éclaté d’une jeunesse d’aujourd’hui » seront aussi des pistes à envisager. Dans le cadre d’une option théâtre, associer les élèves au choix et au montage des fragments permet d’aborder la notion de matériau.
Une lecture au cycle 3 ne devra pas excéder vingt minutes, une demi-heure au collège et quarante minutes au lycée. Il est bien sûr possible de faire des coupes dans les scènes si le montage est trop long.
Une variante de la mise en espace type « lecture » décrite ci-dessus est de travailler à la mise en valeur de l’espace : espace scénique, espace de la fiction. La « scène » devra être divisée en plusieurs espaces qui représenteront, tous, un lieu ou un état des Cahiers de Rémi :
Il s’agira de déterminer quelle scène se déroule dans quel espace (y compris les illustrations) et leur donner un nom. Cet espace peut être délimité ou représenté par un objet, voire un dessin d’objet qui symbolise ce lieu : par exemple, les scènes de rêves peuvent être indiquées par un dessin de lit, les scènes de rue par un lampadaire.
Une fois l’espace défini, les élèves prendront en charge une scène (ou une partie) à lire dans l’espace dévolu. Cette adaptation de la pièce doit permettre de réfléchir sur la notion d’absence/présence (dans cette configuration, un personnage qui ne parle pas est-il toujours présent sur scène ?), de déplacement (si un « Rémi » passe d’une scène de dialogue à un monologue, est-ce qu’il va parler de la même façon ? Cela ne va-t-il pas provoquer un changement ?), d’attitude (est-ce que L’Ami marche de la même façon que L’Ami retrouvé ?).