éditions Théâtrales Jeunesse

Le Journal de Grosse Patate

de Dominique Richard

Carnet artistique et pédagogique

L’exploration qui suit interviendra après la lecture personnelle de la pièce par les élèves.

Consigne donnée aux élèves : quel est le nombre des personnages effectifs dans cette pièce ?

Objectifs

  • travailler sur les personnages
  • travailler sur le « Qui parle, à qui, où, comment ? », en sachant que, comme dans toute œuvre puissante et ouverte, la pièce ne donne pas nécessairement qu’une seule réponse à toutes les questions qu’elle pose et que cette béance constitue précisément l’appel à la scène.

Les deux personnages de la « liste de personnages »

**L’Homme en noir

Consigne donnée aux élèves : qui est vraiment l’Homme en noir, que représente-t-il ?

⇒ On recueillera les propositions des élèves, et l’on pourra ensuite leur parler de différentes interprétations de ce personnage par des mises en scène :

  • le Père, surtout dans PENDULE ;
  • voix off, féminine = la mère morte qui lui parle par delà la mort ;
  • le complice de ses rêves ;
  • l’inconscient de GP qui lui parle ;
  • ou, pour aller dans le même sens mais de façon plus globale « l’homme en noir, le personnage de la nuit, de l’obscur, et de l’inconscient, il apparaît quand elle dort. Il est toujours debout, comme flottant dans un espace différent. » Jean-Jacques Mateu, Compagnie Bout de bois, Toulouse ;
  • le temps, dans les fragments « PENDULE ».

⇒ On pourra ainsi leur fait analyser quelques images de spectacles en leur demandant quel a été le ou les choix du metteur en scène :

Compagnie Le Réfectoire - Patrick Ellouz
La Manivelle - François Gérard
Le Petit atelier - Lionel Ales

**• Grosse Patate

Consigne donnée aux élèves : que remarquez-vous de particulier dans la façon dont est nommé son personnage ?

⇒ On remarquera tout d’abord qu’aucun prénom n’est donné à GP, l’Homme en noir l’appelle ainsi, lui aussi.

Consigne donnée aux élèves : pour quelles raisons, d’après ce que l’on peut imaginer ?

⇒ Cf p. 9 : tous ses surnoms sont listés, L’Homme en noir fait pareil que les autres, GP n’existe qu’en fonction de ce que les autres disent d’elle.

Consigne donnée aux élèves : est-ce pareil à la fin de la pièce ?

On n’a pas de réponse puisque les derniers fragments de la pièce ne permettent pas de retrouver cette situation. On aurait cependant tendance à dire non car dans le dernier fragment, on est au futur et non plus au présent ou au passé, et on peut lire ceci, qui conclut la pièce (p. 54) :

JOURNAL
Bientôt, c’est les vacances.
L’année prochaine, nous serons au collège ; on sera vraiment des grands alors.
J’espère que Rosemarie, Rémi et Hubert seront avec moi et que nous pourrons encore plus amis.
(…)
Nous allons grandir, les secrets s’oublieront. La nuit, la pluie, le vent, les étoiles nous envelopperont doucement. On s’étonnera de se tenir par la main. Et ce sera bien.

On pourra passer ainsi un moment à commenter le sens de ce dernier fragment de JOURNAL. Mais on sent bien qu’à trop travailler sur ce seul texte final, on court le risque de l’infléchir dans un sens moralisateur, ce qu’il faudra éviter et qui ne correspond pas au fonctionnement de la pièce, comme on le reverra.

Consigne donnée aux élèves : comment voyez-vous GP, comment vous la représentez-vous ?

⇒ Ce travail d’imaginaire pourrait donner lieu à d’intéressants travaux de dessins, de découpage. On peut aussi demander aux enfants de frotter leur imaginaire à celui des metteurs en scène en leur faisant découvrir différentes représentation de GP, ainsi dans ces images de spectacle :

Compagnie Sans interdit - Ève Nottet et Anne-Laure Gruet
Troupe Cavalcade - Sylvia Bruyant
Petit Bois Compagnie - Jean-Jacques Mateu
Avec deux comédiennes différentes

⇒ On remarquera que dans certaines images de spectacle, le personnage de Grosse Patate est joué par une comédienne masquée, avec un masque nez-joues pour la comédienne jouant dans la mise en scène de Jean-Jacques Mateu et un demi-masque (s’arrêtant au-dessus de la bouche) pour la mise en scène de Sylvia Bruyant. Voir la vidéo de cette dernière mise en scène, sur le site de la compagnie.

On se demandera pourquoi. On pourra aussi faire une petite excursion aux origines du théâtre grec et dans les autres formes de théâtre masqué.

Les personnages qui sont évoqués mais pas présents sur scène

**Travail de repérage

Consigne donnée aux élèves : vous parcourrez l’ensemble de la pièce, ou la partie qui vous est attribuée, pour repérer quels sont les personnages évoqués mais non prévus pour être sur scène.

⇒ On trouvera ainsi dans l’ordre de leur première apparition dans le texte :

  • Rosemarie  : la première nommée, p. 8 ; p. 13 = 2ème fragment de JOURNAL qui lui est entièrement consacré sauf à la fin, Rémi qui arrive comme petit nouveau ;
  • Tout le monde : apparaît effectivement comme un personnage, p 9, que l’homme en noir endosse en faisant parler ce « Tout le monde » ;
  • Le père : nommé, p. 10 ;
  • Le docteur que l’homme en noir fait parler, repris par GP : p. 10 pas d’autre occurrence ;
  • La maîtresse : p. 12 : 1er fragment de Journal qui lui est consacré ;
  • Tante Barbara : p. 12 pas d’autre occurrence ;
  • Rémi : p. 14, puis le fragment 3 du Journal lui est consacré ;
  • Hubert : le fragment 4 du Journal lui est consacré ;
  • Narcisse : fragment de Journal 8 ;
  • La Mère p. 39 et 51 : On comprend qu’elle est morte. Et si on la rendait sensible d’une façon ou d’une autre sur la scène ? Mais GP ne porte-t-elle pas sa mère en elle ? Des questions de dramaturgie ;
  • Le chat, Arakis : p. 46, Journal 23. GP rêve d’être Arakis, qui donnait pour partie son titre initial à la pièce ;
  • La lune, à qui GP s’adresse : p. 51-52.

**Nouvelle table des fragments, avec le tableau de présence des personnages évoqués, et leurs relations entre eux et avec GP

Consigne donnée aux élèves : vous attribuerez un ou des personnages à chacun des fragments, comme dans une équation mathématique, en essayant de voir quelles sont exactement leurs modes de relation avec GP et entre eux : « + » ou bien « - » ou bien enfin « = », c’est-à-dire relation interpersonnelle individuelle, en groupe, ou en fusion. Il y a aussi le « =/= » de la dispute.

⇒ Exemples travaillés avec les élèves :

JOURNAL 6 → (Rosemarie + Hubert) + GP
JOURNAL 7 →GP + Rosemarie, Hubert
JOURNAL 26 → Rémi-Rosemarie-GP + Hubert

⇒ Voilà ce que pourrait donner ce travail, qui pourra être réparti entre des groupes d’élèves, et qui permet de faire émerger le réseau de relations des personnages entre eux, comme une constellation. Les solutions présentées ici seraient à discuter, car le questionnement est subtil. Il s’agit avant tout de chercher les dominantes, non de trop rentrer dans le détail.

  • Fragment non titré : Grosse Patate =/= Grosse Patate
  • RÊVE → GP + « Tout le monde » + le père
  • JOURNAL 1 →GP + la maîtresse JOURNAL 2 → GP + Rosemarie (et Rémi) JOURNAL 3 →GP + Rémi JOURNAL 4 →GP + Hubert
  • PENDULE → GP + son père / homme en noir
  • JOURNAL 5 → Rosemarie + Hubert JOURNAL 6 → (Rosemarie + Hubert) + GP JOURNAL 7 →GP + Rosemarie, Hubert
  • JOURNAL 8 →Narcisse
  • RÊVE → Hubert = Hubert
  • JOURNAL 9 → Rosemarie et Hubert JOURNAL 10 → Rémi + La maîtresse + « on » (tout le monde + elle) JOURNAL 11 → Rémi + GP JOURNAL 12 →Rémi + GP JOURNAL13 → (Rémi + Hubert) + le père (les parents)
  • PENDULE → GP + son père / homme en noir
  • JOURNAL 14 →Rémi-GP-Hubert-toute la classe + Rosemarie JOURNAL 15 → Hubert + Rémi + tout le monde + la maîtresse JOURNAL 16 →Rosemarie =/= GP
  • RÊVE → Rosemarie + les autres
  • JOURNAL 17 → Rosemarie + GP JOURNAL 18 → La maîtresse + Rémi + « Tous » JOURNAL 19 → GP + la Mère JOURNAL 20 = GP + La maîtresse, le Père
  • RÊVE → Rémi + son ombre de fille, Rémi = Rémi
  • JOURNAL 21 → GP + Hubert JOURNAL 22 → GP + Hubert + Rosemarie JOURNAL 23 → GP = Arakis =/= Narcisse JOURNAL 24 → GP
  • PENDULE → GP + son père/homme en noir
  • JOURNAL 25 → (Rémi = Hubert) + GP JOURNAL 26 → Rémi-Rosemarie-GP + Hubert
  • DISCOURS À LA LUNE →GP + Hubert-Rémi-Rosemarie, GP + la Lune, GP + La Mère
  • JOURNAL 27 →Rémi-Rosemarie-GP-Hubert = nous
  • JOURNAL 28 →(Rémi-Rosemarie-GP-Hubert = nous) + GP

** Que tirer de cette « table des relations » entre personnages ?

Consigne donnée aux élèves : que peut-on comprendre de l’évolution du personnage de Grosse Patate d’après cette table des fragments ?

⇒ En primaire, on pourra ne travailler que sur ce simple itinéraire qui permet de faire émerger assez facilement le sens de l’évolution de GP :

  • Fragment non titré : Grosse Patate =/= Grosse Patate
  • JOURNAL14 →Rémi-GP-Hubert-toute la classe
  • JOURNAL23 → GP = Arakis =/= Narcisse
  • JOURNAL24 → GP
  • JOURNAL28 = Rémi-Rosemarie-GP-Hubert = nous// GP

On observe ainsi comment Grosse Patate commence à se construire : on part de son malaise, de sa difficulté à adhérer à elle-même, à être en harmonie avec elle-même ; puis on la voit peu à peu se construire en se situant dans le groupe, en rejetant la tentation de ressembler à Narcisse ; et cela débouche sur le « nous » du dernier fragment qui lui permet d’envisager le futur, même très incertain.

⇒ Ce travail permet de faire émerger une idée très importante, à la fois pour le sens de la pièce mais aussi pour ce que la pièce pourra apporter aux enfants, ce qu’elle leur transmettra en termes de sensations : la construction de soi se fait dans le rapport aux autres, à la fois pour trouver sa place parmi eux dans le trait d’union mais aussi dans la place qui nous met à distance d’eux avec le +. C’est tout le sens de la référence à Narcisse, que l’on explorera avec les enfants, p. 46 en particulier, dans le fragment de journal 23.

Le miroir que peut être le = représente un danger. Mieux vaut être un chat, affectueux certes mais indépendant. GP ne s’aime pas encore assez pour ne pas se faire des grimaces et du coup, partant dans le monde, elle se dissout en lui : GP = Le monde, ce qui n’est pas mieux que GP = GP. Hubert est comme Narcisse, Hubert = Hubert, sauf à la fin de la pièce quand il rencontre le +.
Cette réflexion sera essentielle pour dépasser les risques, pointés plus haut, de verser avec la fin de la pièce, trop vite et mal lue, dans une sorte de morale facile : l’amitié triomphale.

⇒ L’enseignant peut se demander si cette « table des relations » n’est pas inutile et si, par sa technicité apparente, elle ne se fera pas au détriment des sensations des enfants se projetant dans les personnages.

Pour pouvoir arriver à cette sorte de schéma global des relations entre les personnages au sein de la pièce, les enfants auront eu besoin de se projeter dans les personnages pour bien comprendre l’évolution de leur relation mais, en même temps, leurs réactions intimes pourront s’exprimer par le biais d’une médiation. Or là est le sens d’un travail collectif qui ne veut pas verser dans l’excès de psychologie, quand ce n’est le psychodrame, car l’enseignant ne maîtrise pas les boites noires que sont les vies intérieures des enfants.

**• Lire pour écrire : des jeux d’écriture

Enfin, cette nouvelle table des fragments permettra aux élèves de rentrer dans la fabrique du texte. On arrive ainsi à imaginer un peu comment l’auteur s’y est pris pour l’écrire : travail d’horlogerie assez précis, composition par mouvements. Cela pourra servir de base à une rencontre avec lui, le cas échéant, ou à un courrier que la classe lui fera parvenir.

En génétique, dans l’étude des manuscrits d’écrivain et des différents types d’écrivains, on fait la différence entre l’écriture à processus et l’écriture programmatique. Dominique Richard semble se situer surtout du côté de l’écriture programmatique.

Consignes d’écriture données aux élèves :

  • Comme Dominique Richard le fait pour GP, vous allez écrire tous les surnoms que l’on vous donne ou que l’on pourrait vous donner, puis vous réécrirez le fragment RÊVE 1 en vous mettant à la place de GP.
  • La réécriture de RÊVE 1 débouchera sur une analyse de l’adresse : on y voit en effet l’Homme en noir parler de GP à la troisième personne. Pour parler à qui ? On reviendra sur cette question (voir plus bas, l’adresse)
  • Vous réécrirez l’extrait 2 du JOURNAL en vous amusant à allonger le plus possible les listes présentes (p. 13-14).
  • Cette réécriture sera l’occasion de se poser des questions de fond en théâtre : comment ces listes pourraient-elles être dites sur scène ? On pourra expérimenter cette question en mettant en voix ou en espace les listes de départ et les listes produites, puis en s’interrogeant sur la longueur possible de ces listes sur scène.
  • Réécrire la lettre d’amour du fragment de JOURNAL 21, p. 44
  • Cette réécriture permettra de s’intéresser aux déclarations d’amour dans le théâtre. On pourra ainsi lire le début de Ouasmok ? de Sylvain Levey ou un passage superbe de sa pièce Alice pour le moment (p 44-45) ou encore la scène du balcon dans Cyrano de Bergerac de Rostand.

La voix didascalique

La dernière question qui se pose pour les personnages est celle de la voix didascalique.

Passages à analyser comme point de départ de la réflexion : les 3 fragments PENDULE qui mettent en jeu GP et l’homme en noir + DISCOURS A LA LUNE : GP seule comme dans le fragment 1 mais ce fragment fonctionne comme une mise en œuvre de la petite phrase du rituel « Bonne nuit, la lune ! Bonjour mes rêves… » ;

Consignes à donner aux élèves : combien de fois trouve-t-on le rituel de « Bonne nuit, la lune ! Bonjour mes rêves… » ? A quoi servent-ils ?

⇒ On les trouve p. 8, 22, 34, 41, 51, à chaque fois en fin de JOURNAL pour introduire un RÊVE.

Quel est son sens particulier dans DISCOURS À LA LUNE ?

**• Faut-il faire entendre le titre des fragments PENDULE et DISCOURS À LA LUNE ?

  • lors d’une mise en scène ?
  • lors d’une mise en voix ?

**• Faut-il faire entendre l’ensemble du découpage de la pièce ?

  • lors d’une mise en scène ?
  • lors d’une mise en voix ?

**• La voix didascalique-journal : c’est peut-être un troisième personnage, muet, qui lit l’ensemble.

  • Un argument POUR : GP peut parler au journal comme à son double, et l’Homme en noir est comme son double, intérieur.
  • Un argument CONTRE : si tout se passe dans la tête de GP, comme on l’a vu dans la structure de la pièce, cela n’est guère possible. L’homme en noir est dans sa tête et ne peut pas être le lecteur réel du journal.
  • À moins que le journal n’existe pas dans le réel…

La seule certitude concerne la différence entre la mise en voix, où il faut dire tout le texte didascalique, et la mise en scène où tout est possible : le dire, le montrer pour partie ou ne pas le dire.

L’adresse

« Qui parle ? À qui ? » sont des questions capitales pour le travail de mise en jeu.
Mais c’est ici une question particulière du fait de la structure de la pièce et de son écriture.

Consignes données aux élèves :

  • Vous lisez les pages 10-11 : que remarque-t-on dans le discours de l’Homme en noir à propos de GP ? Cherchez d’autres moments comme ceux-là dans la pièce.
    ⇒ On va retrouver ce procédé d’adresse au lecteur qui est peut-être aussi, mais pas nécessairement, une adresse au public dans chacun des fragments REVE : p.23-24 / p. 35-36 / p.42-43
  • Comment comprenez-vous cette adresse ? Comment la mettre en scène ?

Les diverses réponses
*la question de l’adresse est au cœur de l’écriture théâtrale. On revient ainsi sur la question posée au début du travail : est-ce du théâtre ? La réponse passe par la mise en écriture de la présence fictive du public. Y compris dans les fragments JOURNAL, le public est présent en creux, même sans écriture de régie.

  • L’épique : l’homme en noir semble soudain nous raconter GP. C’est une adresse au lecteur + une adresse au public
  • Épique / dramatique : ce n’est pas forcément une adresse au public. On peut comprendre que l’homme en noir prend à témoin la terre entière de ce qu’il dit de GP, surtout si l’on imagine que l’homme en noir est en fait une part de GP. C’est elle au bout du compte qui se met à distance par rapport à elle-même…

Des questions d’identité et de dédoublement

La réflexion précédente débouche sur une interrogation plus globale sur la nature même des personnages dans l’écriture du Journal de Grosse Patate et, au-delà, dans le théâtre de Dominique Richard.

Consignes données aux élèves :

  • Comment comprenez-vous les relations entre GP et Rosemarie ? Pourquoi la référence à Cyrano que l’on a p. 19 ?
    ⇒ prendre la place de l’autre pour que celui-ci se réalise, c’est toute la fable de Cyrano. C’est le = de la « table des relations », c’est-à-dire l’équivalent du mythe de Narcisse mais dans la relation à l’autre, Narcisse étant l’autre de lui-même. Mais la relation GP = Rosemarie rate, lamentablement, tout comme celle de Cyrano avec Christian.
  • Que remarquez-vous dans la nomination des personnages ?
    ⇒ Rosemarie est la seule à avoir un prénom + un nom, plusieurs fois cités (ainsi dans la lettre qu’elle adresse à GP, p. 37, et GP n’a ni l’un ni l’autre. Mais Rose-marie a un prénom composé d’autres prénoms, comme si même avec un prénom, on n’était fait que des autres. D’ailleurs c’est toute l’histoire de Rosemarie. Par ailleurs, en dehors de GP, tous les autres personnages n’ont qu’un prénom, jamais de nom.
    ⇒ On peut donc avoir l’impression que tous les personnages ont une identité flottante et qu’ils sont à la recherche de ce qu’ils vont devenir.
  • Comment comprenez-vous la nature des taches ?
    ⇒ Ces taches ressemblent à ce que l’on appelle le test du Rorschach. Nous les regardons et nous cherchons à y voir ce que nous-mêmes projetons. Elles deviennent notre miroir, comme une eau dans laquelle nous nous regardons, comme dans l’histoire de Narcisse.