L’objet d’étude dans lequel ce texte peut être abordé en œuvre cursive est « Dire et se faire entendre : la parole, le théâtre, l’éloquence ». L’enseignant peut proposer cette œuvre en montrant justement comment le personnage d’Abel parvient à se dire et à mettre des limites et des bornes à son frère toxique. Si le programme invite davantage à travailler le théâtre dans sa forme rhétorique quand une prise de parole nous permet de défendre notre point de vue, il n’empêche pas de travailler la perspective inverse pour parvenir aux mêmes conclusions. Comment résister à des paroles blessantes et mettre en œuvre sa propre résilience ? Précisément par les mots et par l’inversion du rapport de force qui peut s’opérer par la parole après les silences successifs. Dans la pièce, les procédés rhétoriques employés dans les scènes d’écholalies comme l’épanorthose, le tuilage, les répétitions, les échos montrent une parole qui progresse jusqu’à exprimer son traumatisme afin de le dépasser.
Cette pièce est aussi liée aux enjeux autobiographiques (« Devenir soi : écritures autobiographiques ») qui sont très présents dans le programme de seconde professionnelle au même titre qu’en troisième puisque le Gardien de mon frère aborde avant tout le thème de la construction de soi. On peut donc aussi imaginer une séquence qui traverserait les deux objets d’études.