Nous avons montré dans le chapitre précédent l’importance du travail du chœur, de la profération et de l’adresse au public.
Les courtes scènes qui suivent sont des monologues ou des dialogues qui font appel à un travail plus individuel et plus intime. Elles feront l’objet d’un choix de la part des volontaires.
La seule suggestion proposée par Françoise du Chaxel est la différenciation fille/garçon.

De manière traditionnelle, on peut simplement décider que les filles disent les textes attribués aux filles et les garçons ceux attribués aux garçons.
L’enseignant peut aussi proposer que chacun fasse l’effort d’entrer dans le point de vue du sexe opposé, mais dans ce cas il faudra éviter toute caricature grossière.
Chaque monologue est propice à une émotion particulière. Plusieurs élèves pourront lire le même monologue avec une couleur différente (répulsion, fragilité, gaieté, peur, tristesse, révolte… etc.…) et le reste de la classe décidera en fonction du sens l’interprétation qui convient le mieux.

Pour les dialogues entre une personne âgée et une plus jeune, on pourra proposer préalablement à toute la classe un exercice d’exploration en improvisation.

• Vous êtes un groupe de jeunes dans la cour d’un collège, dans la fille d’attente pour un concert pop ou rock
• Vous êtes un groupe de retraités en voyage organisé, dans le salon d’une maison de retraite.

À chaque fois, un groupe improvise, l’autre regarde. Après les essais de chaque groupe, un débat s’engage sur les attitudes corporelles les plus convaincantes, la qualité du regard, les énergies. On tentera d’éviter le stéréotype le plus conventionnel. On invitera les enfants à penser à des personnes âgées de leur entourage et à se concentrer sur quelques détails concrets (la démarche, la position de la tête, la direction du regard, un geste…), à choisir un accessoire symbolique de la vieillesse : ce n’est pas systématiquement la canne !

Après cette expérimentation collective, les volontaires pourront essayer de dire le texte des « mamies » ou des vieilles dames, en intériorisant cette sensation de vieillesse ou du moins de fatigue.

Si une époque est présentée au public, l’occupation de l’espace devra mettre en évidence l’opposition entre le chœur et les individus, par exemple le chœur pourrait être à cour, les individus à jardin ; ou le chœur pourrait être debout sur une estrade en fond de scène et les personnages, assis sur des chaises à l’avant-scène.