éditions Théâtrales Jeunesse

L’Ogrelet

de Suzanne Lebeau

Carnet artistique et pédagogique

Avant de confier les livres aux élèves, on leur rappellera la nécessité de lire les didascalies et de ne pas hésiter à lire certains passages à voix haute, pour soi, pour le plaisir des mots. On leur demandera : de se souvenir ou noter les phrases ou les comportements qu’ils ne saisissent pas bien et les références de phrases (pas plus de 3-4 lignes) qu’ils aiment, en leur annonçant qu’on fera entendre toutes ces phrases dans la classe au retour.

Il serait bon d’isoler la scène 6 (pour cela que la lecture silencieuse ait lieu en classe) et d’en faire une étude avant de poursuivre. Parce qu’elle est le point culminant du drame : révélation de ses origines pour l’Ogrelet ; dévoilement des mystères pour le lecteur.

Après la scène 6

La scène faisant écho à des choses troublantes et peut-être des situations intimes pour certains élèves, on fera en sorte que la parole se libère, après la probable identification à l’Ogrelet.

Si besoin, prendre du recul en faisant le rapprochement dès ce moment-là, avec la figure de l’ogre des contes.
Après lecture de toute la fin.

On proposera une lecture chorale en grand cercle, des phrases aimées : l’essentiel étant l’implication de l’élève dans la lecture.

Puis, on organisera la traversée du texte autour des six sujets suivants :

1. Simon seul face à son destin

  • Les trois épreuves et leur difficulté grandissante, le « face-à-face… entre moi et moi-même » et les tentations surmontées.
  • Les signes qui prouvent que Simon a réussi à vaincre son ogreté.
  • Débat d’interprétation sur les dernières lignes du texte : l’orteil croqué de Paméla (voir le document extrait de Itinéraire d’auteur : Suzanne Lebeau, éditions de La Chartreuse).

2. Travail autour de la dévoration, la gourmandise, les nourritures permises par la mère et par la civilisation

  • Vocabulaire : champ lexical, synonymes, antonymes (dévorer, engloutir, savourer, déguster… vorace, goulu, gourmand...) ; prise de conscience du double sens, en français, des verbes aimer et adorer, quelqu’un ou un aliment, contrairement à d’autres langues (voir les très intéressantes propositions d’écriture sur ce thème dans le dossier de la compagnie L’Artifice).
  • Recherche documentaire : notamment en 6e, sur les personnages mythologiques de Tantale et de Cronos ; en 5e, sur la figure du vampire, et pour la face lumineuse de la gourmandise, sur Gargantua.

3. La « morale » de l’histoire

On amènera les élèves à mettre en évidence les façons différentes de faire face au mal qui est en soi. Et discuter du bonheur apporté par le désir différé.

4. Un conte théâtral

Outre les évocations possibles mais complexes du Petit Poucet dans L’Ogrelet, on fera retrouver la structure du conte : un être humain pour échapper au mal doit partir à l’aventure, en territoire hostile, faire preuve de courage et pour atteindre le bonheur se soumettre à des épreuves. Il rencontre des opposants et des aides, et triomphe.

Les personnages peuplant les contes : l’ogre, le loup. L’univers : la forêt, la cabane, la nuit, monde de la sauvagerie et des peurs, l’inscription temporelle.

5. Rôles de l’école dans la construction de soi et par rapport à la famille

Généralisation à partir de l’expérience heureuse et douloureuse de Simon (et de l’attitude de la maîtresse).

6. Écriture

  • Écriture théâtrale : écriture d’une scène de dîner dans la maison de Simon, deux mois plus tard.
  • Écriture d’un conte  : reconstitution de l’histoire de l’Ogrelet, dans sa chronologie et ses grandes étapes, avec en situation initiale sa naissance de petit ogre dans une famille dont le père est parti après avoir fait disparaître six sœurs.