Il s’agira de mettre en application ce qui vient d’être mis en évidence sur les didascalies.
Après avoir éclairé la situation (un combat entre l’échoppe du travail, la rue, et Précair) sa symbolique (le rejet du chômeur du monde du travail malgré tous les efforts pour en trouver) la contrepèterie du titre ; après avoir fait l’inventaire des « fameuses » adresses dénonciatrices de l’auteur (certaines évidentes d’autres moins) on partagera la classe en deux groupes, lecteurs / auditeurs, que l’on inversera
Discussion et amélioration par l’autre groupe
En vue d’une lecture mise en espace pour un public, on formera ensuite des groupes de 8 / 10 avec des consignes communes : poursuivre cette recherche d’expressivité de la lutte à mort de Précair pour trouver du boulot ; ne plus s’en tenir à une phrase / un lecteur, chercher comment se répartir le texte en fonction du sens et du rythme à donner (on pourra même changer à l’intérieur d’une phrase) ; répéter certains mots, si on le veut ; désigner un élève qui, au milieu du groupe, sera la voix de l’auteur (en effet cette voix intervient au cœur du texte, au milieu de la phrase, on ne peut donc pas la détacher du groupe) ; placer Précair dans l’espace (représenté par un tissu, une chaise renversée, un vêtement) ; pour le moment, laisser absent l’homme qui regarde. Enfin, comme il s’agit d’une lecture mise en espace et non en jeu, ne pas se déplacer.
Chaque groupe présente sa proposition devant les deux autres. Discussion argumentée après chaque proposition
À la fin, on s’interroge sur le placement le plus efficace pour que l’auditoire ressente le drame de Précair. Si l’on a décidé d’une présentation publique du travail, on reprend le placement choisi en deux groupes successifs. Et, si cela n’a pas déjà été fait, on joue non seulement sur le découpage du texte, son rythme mais aussi sur la circulation des voix dans l’espace (contrairement à la lecture découverte en cercle où le relais se fait de proche en proche, la parole peut se déplacer en tous sens, pour accentuer le dynamisme de la scène).
Dans toute cette recherche formelle, on ne perdra pas de vue deux questions essentielles : la lecture exprime-t-elle la critique sociale qui passe par la compassion du spectateur pour le faible aux prises avec les forts, le laissant KO à terre ? la voix de l’auteur adressée aux spectateurs a–t-elle de la « présence » ?