éditions Théâtrales Jeunesse

L’Entonnoir

de Jean Cagnard

Carnet artistique et pédagogique


Carnet mis à jour en 2017.

[(Carnet pédagogique rédigé par Annie Quenet, ex-professeur de collège et chargée de mission départementale théâtre. )]

À Jean Pautet qui rencontra le théâtre, à huit ans, lorsque pour un Noël, ses parents lui fabriquèrent un petit castelet pour marionnettes.

L’auteur

« Les arts s’ils existent, sont de toute façon en concordance avec la lutte sociale » Jean Cagnard

Né en 1955 « pas loin de la mer, tout près de la métallurgie » Jean Cagnard a d’abord exercé des petits boulots puis, tout en travaillant sur des chantiers de maçonnerie, il a commencé à écrire des romans, des nouvelles, avant de rencontrer l’écriture théâtrale. Le réel ne l’a pas quitté - fidélité aux origines - mais d’un genre à l’autre, c’est en poète qu’il le regarde et l’écrit. De Richard Brautigan, auteur américain phare pour lui, il écrit « il soulevait l’ordinaire avec une force ! ». Jean Cagnard soulève lui aussi l’ordinaire et le réel prend avec lui des couleurs oniriques teintées d’humour. Pas étonnant que son écriture théâtrale, pour enfants et pour adultes, ait rencontré une trentaine de compagnies de marionnettes et théâtre d’objets.
Parmi ses textes pour la jeunesse, Des papillons sous les pas, Bout de bois (librement inspiré de Pinocchio) parus en albums aux Éditions du Bonhomme vert ; À demain et L’Entonnoir publiés par Théâtrales Jeunesse.

Pour plus de précisions sur son univers et son écriture, on se reportera à Itinéraire d’auteur n°10 : Jean Cagnard éditions La Chartreuse 2007

Le texte

« Parler à un escalier, une porte, une fenêtre ou un mur est assez naturel sur un chantier. Comment tu vas, Toit ? » J. C.

Précair vient de perdre son travail. C’est banal aujourd’hui. Ce qui l’est moins c’est que … de l’arbre devant lequel il est assis, tombe une énorme branche et que le lendemain, devant un autre arbre, c’est lui qui voit tomber son bras gauche, puis l’autre. Pour les remplacer, Précair n’a pas les moyens de s’acheter mieux que des bouts de bois. Alors sa femme le quitte « je ne peux pas rester avec un homme que j’ai envie de brûler ». Précair court après le boulot (au sens propre) mais le boulot le fuit et, d’étape en étape, il perd ses jambes, sa tête et la parole. Devenu invisible, objet d’art dans un cocktail artistique, chassé, il finit en chien, victime avec ses compagnons d’infortune SDF, d’un marchand de sommeil. Avant de redevenir homme et d’emprunter « le très long et très étroit escalier qui mène au centre du ciel où des solutions existent, dit-on »…