– Quels sont vos auteurs préférés ? Difficile… Disons Nerval, l’Odyssée, Michaux, Pessoa, Char, Biga, Molière, Shakespeare, Tchekhov, Lagarce, beaucoup d’auteurs et d’autrices de théâtre jeunesse (je n’en citerai aucun de peur d’en oublier)… Je lis beaucoup les philosophes, Platon, Pascal, Spinoza, Leibniz, Kant, Nabert, Deleuze, Badiou… (certains sont des adversaires, ou même des ennemis… mais je les lis avec passion et curiosité)
– Vos héros/héroïnes de fiction ? Télémaque, Œdipe, Fabrice del dongo...
– Quelle musique écoutez-vous ? Beaucoup de chanson française, Bach, Rameau...
– Quelle musique écoutiez-vous au moment d’écrire le texte ? Ou bien travaillez-vous dans le silence ? J’écris souvent avec de la musique classique, mais pas forcément.
– Quels sont vos peintres, plasticiens/des œuvres plastiques, tableaux préférés ? Caravage, Rembrandt, Baugin, Lorrain, De La Tour (« Madeleine à la veilleuse » qui a inspiré le titre « Hubert au miroir »...), Turner, Cézanne, Bonnard, Shiele, Zao Wou_ki, Kieffer, Messager, Goldin, Pignon-Ernest...
– Vos films/cinéastes préférés ? Fellini, Renoir, Bresson, Korismaki, Van Sant, Almodovar...
– Vos acteur·rices préféré·es ? Piccoli, Bouquet, Lindon, Lavant, Signoret, Moreau, Huppert… (Bon, j’aime aussi des plus jeunes, mais ça reste mes chocs d’adolescence ou de jeunesse)
– Qu’aimez-vous voir sur scène ou au cinéma ? L’honnêteté, la sincérité, le tragique et la joie tissés ensemble, la distance et l’humour.
– Une œuvre qui vous aurait particulièrement marqué ? Arlequin valet de deux maîtres de Goldoni, mis en scène par Strehler.
– Pourquoi ? Je l’ai vu adolescent, ça a été un choc incroyable, je ne pensais pas que c’était possible au théâtre d’atteindre une telle grâce, une telle évidence et simplicité, une telle virtuosité, dans une scénographie lumineuse, des costumes et des lumières magiques… Ça reste pour moi encore aujourd’hui un rêve de spectacle, un idéal fantasmatique, même si mon souvenir est brumeux et qu’aucune image ne ravive mon émotion d’alors (j’ai choisi un spectacle de théâtre, mais de tels chocs, j’en ai reçu au cinéma (au hasard Balthazar), au musée, en lisant...)
– L’endroit où vous écrivez en général ? Chez moi le plus souvent, mais j’adore être ailleurs. Enfin j’adorais, car j’ai déménagé et j’habite maintenant une maison avec une petite cour et je sens que je vais adorer écrire dedans.
– L’endroit où vous avez écrit ce texte précis ? Je l’ai terminé en été dans le sud est, chez des amis qui nous avez prêté leur maison, à Saint Zacharie, près d’Aubagne, dans un grand jardin.
– Les objets qui vous entouraient alors ? Pas des objets, mais des arbres, des fleurs, des oiseaux, le chien de mes amis (Max, un grand berger allemand pot de colle qui dormait à mes pieds sous la table, il est aujourd’hui disparu), et il y avait Vincent.
– Sur quel support écrivez-vous ? Je prends des notes dans des cahiers de brouillon 96 pages grands carreaux avec un bic transparent classique noir. Quand je suis prêt et que j’ai accumulé suffisamment de matériau, je passe à l’ordinateur.
– Le moment de la journée où vous écrivez ? En début de journée, avec le grand soleil, de préférence l’été. Et si possible dehors dans un jardin.
– Des sons/odeurs/couleurs qui vous sont chers ? Le chant des oiseaux, les martinets le soir, le ressac, la lumière blanche de l’été, l’odeur de l’herbe coupée, le parfum de chèvrefeuille, de certaines roses, la symphonie de verts et de nuances de jaune de la végétation l’été, le vert émeraude de l’océan ou de la rivière à côté de chez moi.
– Votre occupation favorite ? A part le théâtre et l’écriture, le grec ancien, le violon, la philo, la lecture… (depuis peu je tente le jardinage, mais mes salades ont des formes bizarres, mes courgettes font des fleurs mais pas de fruit, mon artichaut est mort, mes choux sont microscopiques… Bref, ce n’est pas encore très probant. Par contre je suis fort en tomates cerise, en oseille et en rhubarbe)
– Quels sont les objets dont vous ne vous sépareriez pour rien au monde ? Mes cahiers, que je garde depuis des années, des dessins de Vincent.
– Votre idée du bonheur ? Hum, je crois à la joie, le « bonheur » ne peut qu’être fugace, évanescent, fragile, égoïste... (donc ce n’est pas le bonheur)
– Quel serait votre plus grand malheur ? Être désespéré de la vie, par la vie.
– Ce que vous voudriez être ? Je crois que chat, entouré d’esclaves humains qui vous bichonnent, ça ne doit pas être mal (j’ai un chat, je sais de quoi je parle).
– Le lieu où vous désireriez vivre ? Très content de vivre où je vis.
– Les 10 mots qui vous accompagnent ? Aimer, partager, écrire, chercher, joie, théâtre, ciel étoilé, enfance, tragique, vie.
– Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ? Plutôt joyeux...