**Sur les seuils :
Contrairement aux œuvres narratives, le théâtre est un genre très codifié qui demande un certain nombre de connaissances que les élèves n’ont pas encore bien acquises en classe de 6e ou de 5e. La pièce de Dominique Richard peut très bien servir de support à un travail sur le vocabulaire du théâtre que l’on peut coupler à une réflexion sur leurs horizons d’attente. Ce travail peut se dérouler en trois ou quatre temps :
- Avant de distribuer le livre aux élèves, on peut, sous forme de cours dialogué, leur demander ce que le genre théâtral leur évoque, les connaissances qu’ils ont de ce genre. Le ou la professeur·e prendra soin de noter au tableau les différentes propositions des élèves, sous forme de carte mentale par exemple.
- Quand les élèves arrivent à court d’inspiration, on peut laisser la carte mentale telle quelle au tableau et leur distribuer la pièce au format livre. On leur donnera comme consigne de manipuler l’objet-livre comme ils le souhaitent (lire les couvertures, parcourir certaines pages, regarder les illustrations…) puis de noter au brouillon ce qui leur pose question ou ce que leur évoque cet objet-livre.
- À partir de ce deuxième travail, le professeur peut demander un retour des élèves sur ce qui a été noté précédemment au tableau : toutes leurs propositions sont-elles vérifiables à l’aide de cette œuvre ou faut-il supprimer certaines « bulles » ? Peut-on préciser le contenu de la carte mentale ? Y a-t-il des éléments de l’œuvre qui vous paraissent d’ores et déjà singuliers pour une œuvre de théâtre ? Ces questions auraient pour objectif d’affiner les connaissances des élèves sur le genre théâtral, comme préciser les notions de « scène », de « dialogue », de « monologue » ou d’« acte », mais aussi de révéler la singularité de l’œuvre de Dominique Richard dans le champ théâtral (découpage en « parties » et non en « actes », absence de didascalie, présence d’illustrations…).
- Enfin, pour terminer cette exploration liminaire de l’œuvre et interroger leurs horizons d’attente, on peut proposer aux élèves une analyse un peu plus précise de certains éléments de paratexte tels que le titre, la première de couverture, la liste des personnages, la quatrième de couverture, etc. Ce dernier travail peut se mener sous forme de tableau (une première colonne « ce que je vois », une deuxième colonne « ce que je comprends » par exemple) et devrait permettre de susciter leurs capacités de raisonnement et d’observation. Il peut permettre de développer les capacités d’interprétation des jeunes lecteur·rices. On peut aussi, après avoir lu la quatrième de couverture qui évoque le mot « narcissique » mais aussi l’idée que Hubert ne se reconnaît plus dans son propre reflet, demander l’avis des élèves quant à la forme du ballon de la première de couverture (il pourrait à la fois évoquer un miroir renversé, comme pour signifier que Hubert ne se reconnaît plus et que ses certitudes sur lui-même se renverse, ou alors évoquer un gros melon, en référence à l’expression « avoir le melon » par exemple.) Quant à la signification du titre, on peut insister sur le sens connoté du mot « miroir », qui peut renvoyer au narcissisme du personnage et à l’image qu’il renvoie de lui-même et qu’il renvoie aux autres. Enfin, ils peuvent faire quelques remarques générales sur la liste des personnages (un enfant avec un prénom, d’autres personnages sans nom, des personnages essentiellement masculins, sans figure maternelle explicitement nommée, etc.)