Vous trouverez ici des exercices d’improvisation et des jeux théâtraux. L’idéal pour pratiquer ces exercices est malgré tout, s’il n’y a pas la possibilité de travailler avec un intervenant extérieur (metteur en scène ou comédien) que vous ayez vous-même une pratique théâtrale.
Ces exercices mettent en jeu le corps, l’imaginaire, la coordination, l’écoute et la mémoire.
a) Du débat à l’improvisation
Commencer par proposer un vrai débat lié à des problématiques développées dans la pièce. La société empêche-t-elle Holloway d’avancer ? Holloway a-t-elle trahi Avery ? Quels sont les différents choix qui se posent à Holloway ?
Récupérer les idées qui intéressent le groupe et proposer une improvisation structurée. Se choisir un rôle avec une opinion précise à défendre et mettre en scène ce nouveau débat sous forme de show télévisé ou de procès. Chacun pourra auparavant se composer un personnage le plus complet possible (façon de s’exprimer, attitude, vêtements etc.).
Ces séances peuvent être divisées en deux moments séparés.
b) Soundpainting
Le soundpainting est un langage de signes multidisciplinaire, qui permet de composer en temps réel. Inventé dans les années 1970 par Walter Thompson, un saxophoniste, il se développe en France depuis le début des années 2000. Ce langage est utilisé par les musiciens, les danseurs, les comédiens et même les plasticiens.
Il existe actuellement près de 12 000 gestes qui sont signés par le soundpainter (le compositeur).
Le soundpainter est une sorte de chef d’orchestre qui, en signant, invite le groupe à créer une œuvre collective. Ces signes sont répartis en plusieurs catégories (qui, quoi, quand, comment). Le texte du chœur peut se prêter particulièrement à cet exercice.
N’ayant pas fait de stage en soundpainting, vous pouvez inventer une base de signes qui vous permettra de communiquer avec le groupe, mais vous trouverez aussi sur internet les gestes de base.
Les signes « qui » :
Tout le groupe/reste du groupe/un ou plusieurs participants
Les signes « quoi » : (tout en disant le texte)
chanter
improviser (émettre différentes intentions par exemple)
rire
Les signes « comment » :
Monter/baisser le volume
Accélérer/ralentir le débit
Les signes « quand » :
Démarrer/arrêter
Pour vous aider, voici une vidéo d’introduction au soundpainting
ainsi que celle-ci qui montre une petite mise en pratique.
Il n’est pas nécessaire de maîtriser beaucoup de signes pour commencer à essayer de faire entendre le chœur de différentes manières.
Cela peut aussi être utilisé en échauffement avant de proposer une mise en jeu plus construite.
Me semble très compliqué à mettre en place dans une classe.
c) Symbolisation
Pour les plus jeunes, il est possible de réinventer les scènes que décrit le chœur avec l’exercice de la « machine imaginaire » : un premier élève sera la base de cette machine. Il prend la position qu’il veut (une position qu’il peut tenir, idéalement), et il peut également faire un mouvement continu en même temps (rotation des bras, flexion des jambes, etc.). Un deuxième élève vient se greffer sur le premier comme une extension de ce premier « moteur », et tient à son tour une nouvelle position. Et ainsi de suite. Cet exercice est intéressant pour renforcer la cohésion et l’écoute entre élève : ils doivent s’observer pour maintenir une certaine continuité dans la réalisation de la « scène ». On peut ici définir au préalable certains groupes (de deux ou trois élèves maximum) qui seront en charge de représenter le vélo, le bus, ou les identités : les policiers, les voisins… Il est donc important que les groupes d’élèves se posent la question au préalable de la représentation de tels objets ou identités dans un espace donné.
d) Comme-ci ou comme ça
Prendre un extrait du texte où les intentions, si on isolait le passage, pourraient être interprétées de manières différentes.
Exemple p. 36 :
Avery.- Où t’étais passée ? Tu devais m’appeler après l’entraînement.
Holloway.- J’ai plus de crédit.
Avery.- Tu dis toujours ça.
Holloway.- Parce que c’est toujours vrai.
Avery.- Fais voir ton téléphone.
Holloway.- Pourquoi ?
Avery.- Tu ne me fais pas confiance ?
Il est possible de faire beaucoup d’essais. Avery peut être en colère et fermé, en colère et inquiet, glaçant, amoureux transi, joueur etc. Holloway peut y répondre en étant en colère, apeurée, lasse, froide, séductrice etc.
Observer ce que l’intention de l’un change dans celle de l’autre. Il est possible de ne décider que de l’intention d’Avery et l’interprète d’Holloway devra s’adapter en fonction de ce qu’elle perçoit chez son partenaire. On peut tenter toutes les combinaisons possibles : il est en colère et elle est séductrice ou il est amoureux et elle est lasse ou encore il est glaçant et elle est apeurée, etc.
Le texte résiste-t-il parfois à la proposition ? Quelle serait, in fine, la proposition la plus juste dans le contexte de la pièce, celle que vous garderiez ?