éditions Théâtrales Jeunesse

Gaby et les garçons

de Adrien Cornaggia

Carnet artistique et pédagogique


"Sur son vélo, Gaby pédale le cœur léger, des écouteurs dans les oreilles. Elle chante fort."


"Les trois compagnons sont arrivés à la cachette promise, un monde merveilleux, sauf peut-être pour Clovis qui fait mine d’avoir tout vu dans sa vie.
Gaby.– Toute l’après-midi on a joué près de la cabane
On a même construit un pont de singe
Clovis.– Spéciale dédicace à Cédric"


"Gaby.– Et puis je suis repartie
Les cinq minutes étaient devenues trente
Et la route c’était moins le paradis pour moi
Je naviguais à contre-courant cette fois
Et les voitures qui me doublaient faisaient valser mon tee-shirt tellement c’était collé collé
Je sentais le danger de tous les côtés
Un mal de ventre bizarre
Comme un pincement à l’intérieur
À mon retour
Il s’était passé un truc"



"Gaby.– Juste sous la surface de l’eau du petit ruisseau
Les yeux de Cédric écarquillés comme s’il avait voulu boire tout le soleil au-dessus
Les yeux de Cédric qui ne clignaient plus
Et ses lèvres ouvertes comme celles d’un poisson"


"D’abord, il n’y a que les voix de la télévision qu’on perçoit. Tout est sombre.
Télévision.– (sans l’image) Et puis, en écho au drame survenu voilà cinq jours maintenant sur la commune de Gardonne où un jeune garçon de onze ans, Cédric Gamenez, a trouvé la mort en voulant établir, d’après ce qu’en dit l’enquête, un record d’apnée, le préfet de région lance une concertation générale des conseils locaux sur ces jeux d’enfants. En apparence innocents, ils inquiètent en effet de plus en plus les parents mais aussi le corps enseignant"


"Clovis apparaît dans la télévision, dans chacun des programmes, à la recherche de Cédric.
Clovis.– (hélant) Cédric
Cédric
CéÉÉdric
Gaby abandonne la zappette. Elle plonge dans la télévision dont les pixels de l’écran éclaboussent le sofa. Elle a rejoint le fond d’un profond ruisseau, où Clovis, changé en poisson, erre en criant le prénom de son camarade disparu."


"Cédric.– Pourquoi tu pleures Gaby ?
Gaby.– Je pleure pas c’est l’eau qui me remplit et qui déborde
Et puis on est dans un ruisseau c’est normal"


"Gaby.– (se rapprochant) Clovis
Clovis.– (des larmes dans la voix) On dit « amen » quand on a fini ?
Gaby prend le chagrin de Clovis dans ses bras. L’église rapetisse, les chanteurs s’égosillent en vain, les cloches fondent au soleil des baisers de Gaby sur les joues humides de Clovis."