Carnet artistique et pédagogique
Il s’agit de voir dans ce travail de mise en jeu pur comment un comédien est capable, selon son jeu et selon les choix de mise en scène, d’apporter un regard neuf sur la pièce et des nuances invisibles à la lecture.
Le premier exercice que l’on peut mettre en place dans cet objectif-ci, c’est de faire jouer une lettre d’Angèle, un coup par une élève qui jouerait Angèle elle-même et un coup par un élève qui jouerait Émile. On peut ensuite les interroger sur les différences et ressemblances qu’ils notent lorsque c’est le protagoniste féminin qui lit la lettre puis le protagoniste masculin et ce que cela change, selon eux et elles pour le public.
On peut également proposer aux élèves de voir ce qu’il se passe lorsqu’une lettre est jouée par deux élèves à la fois. Ce qu’il se passe en fait quand, au sein d’une même lettre, deux voix et deux styles de jeux sensiblement différents s’entrecroisent ou lorsqu’un·e comédien·ne représente la pensée du personnage, (“cette grosse dame qui met en ordre tout le fatras d’idées qu’on se trimballe dans la tête” p. 16) et donc a pour rôle de jouer le texte pendant que l’autre joue l’enveloppe physique du personnage et est responsable de ses mouvements.
On peut également très bien envisager de proposer une mise en jeu en chorale de la pièce, avec un chœur qui jouerait Émile et un autre qui jouerait Angèle.
Les élèves pourront rencontrer un certain nombre de difficultés en mettant en jeu cette pièce. Comme il s’agit de lettre, ils peuvent notamment avoir tendance à les réciter comme s’il s’agissait de poèmes ou à les jouer trop vite. Il ne faudra donc pas hésiter à les inviter à ralentir leur rythme de récitation et à amener toujours plus de vie dans leur jeu.