L’enseignant qui travaille sur ce texte aura la possibilité, s’il le souhaite, de contextualiser l’histoire de Costa et de son grand-père dans une perspective historique qui abordera l’histoire des mouvements populaires, du monde ouvrier et de la lutte des classes entre le front populaire (1936) et la fin des idéologies correspondant à la chute du mur de Berlin (1989).
En effet, le grand-père tisse son histoire personnelle dans la grande Histoire et la raconte à son petit-fils, sautant la génération de son fils, qui lui n’a jamais eu le charisme de celui qui porte la révolte en lui. N’ayant jamais eu le courage de dire non, il ira jusqu’à détruire lui-même la propre ferme de son père.
Ainsi la scène 16 est un monologue de Costa quand « Papé n’est plus là ».
« Papé était communiste
ça veut dire quoi être communiste ? »…
« Papé est devenu cheminot et syndicaliste.
C’est quoi être syndicaliste ? »
À travers les questions que pose Costa, l’enseignant peut expliciter ces mots en les définissant, mais aussi en les illustrant par des exemples concrets.
La séquence se termine par cette phrase : « Je sais aujourd’hui qu’une page se tourne », qui montre que le temps de ce militantisme et de cet engagement est bien moins présent et donc ignoré de la jeune génération.
La séquence 17 est entièrement occupée par le texte de la chanson « Le chant des partisans », qui interpelle ouvriers et paysans. Et cette dualité est constitutive du Papé lui-même. C’était l’hymne de la Résistance pendant l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale.
Néanmoins cette chanson n’est attribuée à aucun personnage précisément. Qui la chantera ? S’agit-il d’une voix off ? Elle peut fonctionner à la façon d’un song brechtien, avec une fonction didactique mise à la disposition du spectateur, qui l’écoutera comme une chanson porteuse d’histoire, de sens et de poésie.
« J’adore quand tu me chantes tes chansons de ceux qui veulent changer le monde papé »
Cette chanson peut faire écho à d’autres chansons de révolte qui sont citées dans la pièce (Bella ciao, L’Internationale,…) et permettre de jalonner certaines périodes de notre histoire.
La séquence 19 est un dialogue post mortem entre le père et son fils. C’est là où le fils avoue son malaise, mais aussi son impuissance face à l’ordre qui lui a été donné de détruire la maison du Papé.
« Je ne pouvais pas faire autrement. Tu le sais ? tu le sais dis Papa. Papa. Papa. Je ne pouvais pas. Dis moi que tu le sais papa. »
Comme un petit enfant, le père cherche l’approbation paternelle.
Mais dans la scène 21, le grand-père lui répond : « On a toujours le choix, fiston », donnant ainsi une leçon de civisme. À la fin de la scène néanmoins, le grand-père et son fils, se retrouvent, tous deux avouant qu’ils ont été piégés et impuissants devant les mirages du progrès.