éditions Théâtrales Jeunesse

Costa le Rouge

de Sylvain Levey

Carnet artistique et pédagogique


Carnet mis à jour en 2017.

[(Carnet pédagogique rédigé par Denise Schröpfer, Maître de conférences en études théâtrales, formatrice IUFM.)]

Costa est un garçon de douze ans collé à son grand-père. Il écoute ses histoires, ses chansons pour changer le monde, sa genèse revisitée...

Costa le Rouge, c’est l’histoire de la transmission d’une génération à l’autre, du passage d’une époque révolue à un aujourd’hui incertain : une certaine idée de la classe paysanne et ouvrière... C’est encore le renoncement des luttes remplacées par une consommation abîmant les êtres.

Sylvain Levey tisse une fable sur la banlieue présumée récente, bitumée et violente. Violente, elle peut l’être, les combats le sont bien parfois, mais l’auteur préfère parler de fraternité et d’espoir pour casser des clichés tenaces.

L’Auteur

Sylvain Levey, également comédien, est parmi les jeunes auteurs de théâtre les plus prometteurs. Après Par les temps qui courent (Lansman, La Scène aux ados 1, 2004), sa première longue pièce, Ouasmok ?, a été publiée dans la collection jeunesse de Théâtrales (2004), ouvrant son œuvre jeunesse. Se dessine une écriture en connexion profonde avec l’univers de l’adolescence et de l’enfance. Sylvain Levey, même dans son théâtre généraliste, ainsi dans Enfants de la middle class dont on retrouve quelques pages dans Théâtre en court 1 (Théâtrales, 2005), écrit le monde du point de vue de la jeunesse.

Son théâtre s’engage. Dès l’enfance, l’homme est conditionné par une société de fausses libertés : grouille un petit monde trop policé de cochons qui s’ignorent, d’inceste familial, de couples sclérosés, de bourgeois engoncés dans leurs habitude superficielles. Des personnages cependant se battent avec force : dans Alice pour le moment (Théâtrales, 2008), ce sont les parents d’Alice, exploités par le chômage et les assureurs rapaces, mais capables de rire comme des fous quand leur voiture vient d’exploser ; c’est Viktor Lamouche, dans Théâtre en court 3 (Théâtrales, 2008), un jeune homme promis au plus bel avenir qui décide de tout abandonner pour céder au rêve d’amour des contes de fées, qui se dérobera sous lui.

Au final, c’est le chemin qui compte, la route d’Alice, de ses parents, avec l’humour qui accompagne tout regard distancé permettant d’avancer : sans doute est-ce là aussi le chemin d’écriture de l’auteur Sylvain Levey. Son œuvre théâtrale, qui représente aujourd’hui d’une quinzaine de pièces, est marqué par un jeu physique à la fois oral et graphique sur le rythme, sensible dans la ponctuation, les reprises de sons, de phrases, de structures. La langue, faussement orale, s’adresse au lecteur pour le sortir de sa torpeur, l’interpeller, sans cynisme dans le sombre, sans fadeur dans le joyeux.

Pour plus de précisions, se reporter à l’analyse de Ouasmok ? dans À la découverte de cent et une pièces de Marie Bernanoce (Théâtrales, 2006, p.248-251) ou au dossier consacré à Sylvain Levey dans le n° 217 de la revue Griffon (n° de mai-juin 2009), p.14-16.