Une première étape possible est celle de l’observation. Les élèves auront pour mission d’observer les utilisateurs de téléphones portables : comment se tiennent-ils ? Quels sont leurs gestes ? Y a-t-il des différences selon l’âge ? Cet exercice peut se faire en famille, dans la rue, mais aussi à l’école. L’enseignant peut diviser la classe en plusieurs groupes, les « acteurs » et ceux qui les observent. Après plusieurs passages, il s’agit de confronter les observations : quelqu’un a-t-il proposé un geste unique ? Quels sont ceux qui sont revenus ? Utilise-t-on un téléphone de la même façon que l’on soit assis ou debout ? Seul ou en groupe ? Afin de guider les acteurs dans leurs improvisations, il est possible de donner des consignes qui proposent une situation ou un lieu…
Exercice de la machine
Une deuxième étape dans l’exploration de la gestuelle associée au téléphone est d’associer le geste étudié préalablement au son. Les figures de Ces filles-là relèvent à plusieurs reprises que la pratique de la photographie et des réseaux sociaux génère des sons très simples à identifier (exemples aux pages 14 et 15, 16, 38…). C’est le bon moment pour proposer aux élèves l’exercice de la machine : un premier acteur se détache du groupe pour proposer un son et un geste (attention de bien dissocier les deux, si taper dans les mains est un geste qui produit un son, il faut trouver un son qui existera par lui-même, en dehors de ce geste). Une fois le premier acteur en place, il est rejoint par un autre élève qui propose lui aussi un son et un geste et qui doit se mettre en rapport avec le premier afin de créer un début de machine. Cette mise en rapport est assez simple car il s’agit de faire un lien : les deux élèves peuvent se toucher (épaule contre épaule) ou l’un des deux peut s’asseoir aux pieds de l’autre…). Cet exercice, au départ très simple, peut se compliquer : interdiction de faire des sons avec la bouche, ne faire que des gestes ou des sons en rapport avec le téléphone portable, que chaque geste ou son soit unique (dans ce cas, les élèves qui feront les premiers éléments de la machine auront la tâche plus facile), faire attention à varier les niveaux (debout, couché, accroupi…).
Exercice de chorégraphie
La création d’une chorégraphie à partir de gestes du quotidien peut aussi donner un résultat très impressionnant. Cela nécessite peu de matériel mais peut se révéler très ardu. On pourra commencer par demander aux élèves de marcher dans l’espace de travail et de s’arrêter tous en même temps. Pour commencer, ils pourront avoir un signe (le plus souvent, cet exercice se fait en musique et quand elle s’arrête, les élèves aussi), puis il s’agit de se passer d’aide pour que les élèves apprennent à ressentir la présence de leurs camarades. L’exercice est réussi quand ils arrivent à s’immobiliser tous ensemble et se mettre en mouvement tous ensemble sans aucune indication extérieure au groupe. Ensuite, cette réussite peut être intégrée à un extrait de la pièce : tous marchent, s’arrêtent, sortent en même temps leurs téléphones de leurs poches, le regardent, le remettent dans leurs poches et repartent. Une variante de cet exercice consiste à faire s’asseoir les élèves sur des chaises mises en ligne et leur demander de se lever tous en même temps (là encore, sans signal autre que le sentiment du groupe).