À plusieurs reprises, les filles rapportent les paroles d’autres personnages, et pour cela elles utilisent les trois formes de discours :
- le discours direct est introduit par un verbe de parole comme dire, parler, s’exclamer… qui nécessite l’utilisation des guillemets et d’une majuscule en début de citation. Cette forme rapporte les paroles telles qu’elles ont été prononcées, sans aucune modification. Les marques de l’oralité (interjection, hésitation…) sont alors présentes. Exemple, p. 42 :
On le sait parce qu’on entend un garçon dire : « C’est une légende, ce mec. »
- dans le discours indirect, le narrateur reprend les paroles qu’il rapporte et les intègre à son discours. Pour cela, il utilise une subordonnée en complément d’un verbe principal qui signifie « penser » ou « dire ». Exemple, p. 11 :
Ma mère m’a dit que ces filles étaient mes amies pour la vie.
- le discours indirect libre emprunte les caractéristiques du discours direct et indirect. Exemple, p. 54 :
Et je comprends maintenant pourquoi les gens disent que « ça sent la peur », parce que c’est vrai.
Après un rappel des caractéristiques de chacune des trois formes de discours, les élèves doivent en trouver des exemples dans la pièce et expliquer à chaque fois quel effet produit telle forme de discours. C’est ce dernier point qui va amener à passer d’un temps théorique d’analyse littéraire à un temps de pratique théâtrale car les élèves vont pouvoir faire des tentatives, à haute voix et parfois à plusieurs voix, de l’utilisation des formes de discours :
- le discours direct permet de « jouer » avec les voix. Le narrateur peut, pour donner plus d’importance ou de « véracité » au discours qu’il rapporte, imiter la personne qui a prononcé ces mots (sa voix, son attitude…). Cela peut être aussi l’occasion d’un passage d’une voix à une autre : l’acteur qui raconte s’arrête de parler pour laisser le personnage, dont les paroles sont rapportées, les dire lui-même. De plus, il est aussi possible que plusieurs acteurs parlent en même temps ou qu’ils fassent semblant de parler (ouvrir la bouche sans émettre de son comme une marionnette) ;
- le discours indirect ne permet que la première configuration évoquée pour le discours direct. L’acteur qui rapporte le discours peut garder son attitude ou tenter d’imiter l’autre personnage, ce qui peut être une source de comique. Pour un travail de mise en scène plus poussé, il est envisageable que, par le jeu, le narrateur donne suffisamment d’indications pour que l’on puisse reconnaître quel membre du groupe a parlé. Cela suppose que chaque personnage est doté d’une particularité visible (posture, manie gestuelle) ou audible (accent, tic de langage), ils pourront ainsi être identifiés quand leurs paroles sont rapportées.