À trois reprises, l’auteur écrit des monologues, que vous pouvez faire rechercher aux élèves, après avoir introduit brièvement ce qu’est un monologue dans une pièce de théâtre.

Rêve ou pas rêve ? Extrait scène 9 "Ailleurs", pp. 48-51
Dans cette scène, le texte n’est pas réparti entre de nombreux·ses narrateur·rices. Il peut être pris en charge par un·e acteur·rice ou plusieurs, car plusieurs voix sont présentes.

• Exercice
  L’enseignant·e lit l’histoire à haute voix ou chacun·e lit l’histoire pour soi. Discutez ensuite en petits groupes de ce que vous avez découvert dans l’histoire, des images qui vous sont venues à l’esprit.
  – Pourquoi la scène s’intitule-t-elle « Ailleurs » ?
  – Quelle est la situation décrite dans ce monologue ? À quoi peut-elle faire référence ?
  – À partir de quel moment avez-vous pensé qu’il s’agissait ou non d’un rêve ? Quels indices laissent penser qu’il s’agit d’un rêve ?
  – Dans les rêves, il y a des images que l’on a vécues ou vues et que l’on ne comprend parfois pas, que l’on ne peut pas classer ou qui sont très graves et que l’on ne veut pas reconnaître. C’est exactement ce que l’ours est en train de vivre dans cette scène. Qu’est-ce qui permettrait à l’ours de se remettre de ce traumatisme ? Rassemblez des propositions et discutez-les.

L’ours pense : que faire ? Comment agir ?
Extrait scène 14 "Dis-moi où sont les ours", pp. 65-67
Penser d’abord et agir après est logique dans la plupart des cas pour éviter de (ré)agir sous l’effet des émotions. La scène « Dis-moi où sont les ours » nous fait connaître les réflexions de l’ours qui précèdent son acte à la fois salvateur et sacrificiel. À nouveau, les personnages "Premier", "Deuxième", "Troisième" et "Quatrième" introduisent la situation et décrivent ce qui se passe. Cette exposition est suivie d’un petit monologue de l’ours. Il s’interroge : Papa Babouin a-t-il raison ? Est-ce mieux dans ce camp qu’ailleurs ? Vaut-il mieux fermer les yeux ? Puis, pensant à sa mère et à sa sœur, il se sent seul. Il décide alors d’agir.
On aura pris conscience que l’ours n’est que REGARD par l’occurrence de ce champ lexical inlassablement répété (la 1e attitude civique : ne pas fermer les yeux, ne pas détourner le regard). Ici le champ lexical de la pensée lui est substitué, l’ours n’est plus que PENSÉE (la 2e attitude civique : réfléchir)

Exercice
– Faire lire cette courte scène en distribuant les rôles.
À quelles possibilités l’ours réfléchit-il ? Que peut-il faire ? Rassemblez des propositions.
L’ours passe à nouveau en revue tous les points de vue et les arguments des autres animaux. La pression de groupe joue un rôle important ici : l’ours se rend compte qu’il est seul avec son attitude critique et interrogative. De plus, en tant que nouveau venu, il est déjà marginalisé. Il est seul contre tous·tes les autres.

Réflexion
– Quels sont les sentiments ou les valeurs qui poussent l’ours à agir ?
Classez les mots par ordre d’importance, rayez ce qui ne convient pas à la situation de l’ours et ajoutez vos propres mots à la liste.

• Ambition
• Mal du pays
• Claustrophobie
• Solitude
• Courage
• Sens de la justice
• Désir de reconnaissance
• Désir d’une meilleure alimentation

Empathie et civisme dans le texte
Demander aux élèves s’ils connaissent les notions d’empathie, de courage et de civisme. Les expliquer si besoin, en donnant des exemples concrets.
D’après eux, quels sont les animaux qui font preuve d’empathie ? De courage ? Quels sont ceux qui, au contraire, détournent le regard ? Pourquoi ?
On pourra répartir entre différents groupes la recherche, qui complètera l’étude faite plus haut, sur les passages suivants où les quatre animaux principaux affirment des choses qui indiquent leur attitude et leur moralité.
L’Ours : p. 39, p. 56, p. 65,
Petite-Marmotte : p. 14, p. 39
Papa-Babouin : p. 12 et p. 13, p. 24 et p. 25, p. 55 et p. 56 M. MOUFLON : p. 13, p. 63

On demandera d’écrire sur de grandes feuilles ou de souligner au crayon les phrases ou courts passages révélateurs des caractéristiques des animaux principaux – le jeune ours, la petite marmotte, les babouins, les mouflons et les cygnes - et à côté, d’une autre couleur, des qualificatifs de leur comportement. Au moment de récapituler les recherches, on s’appuiera sur l’ensemble du texte pour résumer le caractère de chacun à l’aide de trois mots-clés (par exemple « lâche », « rusé », « fourbe »).

Faire preuve de responsabilité et de civisme en société
Avec les plus jeunes, les questions abordées ci-dessous gagneront bien sûr à l’être à partir de situations ou d’exemples précis connus d’eux à l’école, au collège, dans la rue, dans un quotidien qui les implique ou par la télévision, dans l’actualité nationale ou mondiale.
Lorsqu’une situation nous semble injuste, avoir le courage de dire ou de faire quelque chose contre, de prendre position publiquement, c’est faire preuve de civisme.
C’est également l’acte de défendre son propre avis et de ne pas se laisser intimider par les avis contraires. C’est faire résistance par conviction, de manière visible.
Ces manifestations individuelles et collectives ont permis, tout au long de l’histoire et dans tous les pays, d’obtenir des droits que l’on appelle aujourd’hui "droits humains", valables pour tous·tes.
Aujourd’hui, il reste encore de nombreux combats sociaux, politiques, environnementaux, etc., à mener. Lesquels, selon vous ? Connaissez-vous aujourd’hui des personnalités publiques qui portent un message collectif pour plus de justice ?

Au contraire, on peut aussi détourner le regard lorsqu’on est témoin de situations injustes. Pour quelles raisons ?
En tant que témoins, nous pouvons réagir de cette façon par peur d’être attaqué·e, jugé·e par les autres, ou simplement de nous mettre dans une situation difficile et désagréable et de devoir assumer la responsabilité.
Ces notions permettent à l’enseignant·e d’aborder le thème de la pièce, la Shoah, et d’ouvrir plus largement la discussion sur la résistance, la collaboration, ou l’indifférence. Il est possible évidemment d’élargir sur les conflits plus récents.