éditions Théâtrales Jeunesse

Billybeille

de Evan Placey

Carnet artistique et pédagogique

Toujours dans les notes de mise en scène, on l’a vu, Evan Placey propose que Billy « joue » le rôle de ses parents en utilisant des jouets ou des dessins. Ceci peut être un prétexte à une approche du travail en classe autour de la marionnette – et plus spécifiquement du théâtre d’objet.

L’enseignant demandera aux élèves d’apprendre au choix une des scènes entre les parents de Billy et de ramener deux objets symbolisant la mère et le père du héros. Les objets devront être suffisamment gros pour être visibles par le public. L’autre option pourrait être de fabriquer les objets, en complicité avec un·e professeur·e d’arts plastiques : ce pourrait être des sculptures, en argile par exemple, ou des assemblages de matériaux de récupération : morceaux de bois, bouteilles en plastique, cartons, etc. Ces objets peuvent également être des masques que l’on pourra fabriquer, par exemple, en papier mâché ou à l’aide de bandes de plâtre avec moulages sur le visage.

Afin d’initier les élèves aux marionnettes, on rappellera quelques règles simples et cruciales :
  Quand la marionnette parle, le marionnettiste ne la quitte pas des yeux ;
  On doit prendre soin de l’objet comme si c’était un être vivant, sinon l’illusion s’estompe ;
  On doit parler lentement et de manière bien articulée afin d’accorder la voix au corps de l’objet ;
  La voix doit changer pour chaque marionnette.

Chaque élève sera ensuite invité·e à présenter sa proposition devant les autres. Les élèves pourront s’iels le veulent réessayer en changeant d’objet – on pourra à ce propos créer un fond commun entre tou·te·s afin de chercher les meilleures « marionnettes ».

Suivant la suggestion d’Evan Placey, on pourra faire les mêmes tentatives avec des dessins. La manipulation avec paroles de dessins peut être plus complexe qu’avec des objets, et doit se faire avec beaucoup de minutie. Elle peut ouvrir la porte à un travail en lien avec un·e professeur·e d’arts plastiques autour de la thématique : « comment je représenterais mes parents ». Cette proposition peut se faire en opérant un glissement : d’abord comment l’élève représenterait ses parents, puis comment Billy pourrait représenter ses parents. Dans l’idée d’incarnation du personnage, l’enseignant·e pourra suggérer aux élèves de chercher tous les indices dans le texte qui peuvent apparaître dans leurs dessins. Pour conclure cette partie du travail, l’enseignant·e proposera éventuellement aux élèves d’apprendre l’extrait suivant :

PAPA.– C’est toujours délicat d’expliquer les choses aux enfants, je me souviens quand mon père m’expliquait des choses il finissait toujours par nous embrouiller encore plus. Je me souviens d’une fois...
Il continue à remuer les lèvres mais aucun son ne sort de sa bouche. Peut-être que sa voix est couverte par la musique. Et puis :
« D’accord Billy ? Tu comprends ? Tu m’écoutes ? » (p. 46)

En tenant compte de la didascalie, il s’agira pour les élèves de mettre en scène et de jouer cet extrait avec l’aide de leur marionnette-père. Cette proposition peut être un bon prétexte pour mettre les élèves en binôme : un·e metteur·euse en scène et un·e comédien·ne afin que la proposition puisse être travaillée avec du recul. Bien évidemment, les élèves peuvent assurer les deux postes au sein du binôme, s’iels le souhaitent. Iels peuvent être également responsabilisé·es quant aux choix de la musique. Le temps des retours par le reste de la classe sera là encore crucial pour discuter de l’effet produit par chaque proposition, notamment au niveau de l’émotion et de la lisibilité du TDAH de Billy.