Les premiers mots donnés par Billy à l’ouverture de la pièce sont évocateurs :
« Reste assis.
Tu peux faire ça, non ?
T’as qu’à rester assis pendant la durée du spectacle.
C’est tout ce que t’as à faire. » (p. 9)
À moins qu’il ne soit en train de s’occuper de sa ruche, Billy est instable, agité, incapable de se poser. Dans la perspective d’une mise en jeu de la pièce, il s’agira ici de donner à lire le TDAH de Billy par un travail sur le corps en mouvement. L’enseignant·e pourra dans un premier temps relire aux élèves ce paragraphe des notes de mise en scène :
Le reste du temps, il n’est pas nécessaire qu’il soit dans l’espace dont il parle (même si c’est possible). On peut imaginer qu’il saute sur un trampoline, se balance, joue sur un portique ou fait le cochon pendu tout en nous racontant des bribes de l’histoire qui a lieu à l’école ou ailleurs. J’ai suggéré parfois des solutions dans ce sens. L’idée étant qu’il soit souvent en train de bouger, d’exercer une activité physique tout en parlant. (p. 8)
Mais aussi cet extrait du texte, qui met en lumière l’agitation de Billy :
Billy essaie de dormir. Il est extrêmement agité. Il se tourne et se retourne dans son lit. Son agitation peut progressivement devenir telle qu’il se mette à effectuer toutes sortes d’actions : jouer à des jeux sur son iPod, le visage éclairé par l’écran, se lever, se balancer, sauter, jusqu’à finalement se rallonger sur son lit, complètement éveillé. (p. 34)
L’enseignant·e pourra demander aux élèves d’apprendre un court extrait du texte de leur choix – une dizaine de lignes – et de le jouer en étant en mouvement permanent. Pour se faire, il serait bon que la séance de travail commence par un échauffement – qui pourra se faire en complicité avec un·e professeur d’EPS – afin que les élèves évaluent les potentialités de mouvements. On pourra proposer aux élèves de commencer par simplement jouer le texte en se déplaçant sans cesse sur le plateau, en variant leur vitesse de déplacement, en ajoutant des sauts, des chutes au sol, des montées sur une chaise ou une table, de l’écriture au tableau, etc. Il sera aussi possible de proposer aux élèves de ramener des objets (livres, jeux, téléphones, peluches, etc.) et de les utiliser tout en donnant le texte. Les élèves volontaires passeront chacun·e leur tour et on prendra toujours le temps d’un retour après chaque tentative en se posant toujours la question de l’intelligibilité du texte : comment les actions ne font pas perdre l’objectif principal à savoir faire entendre une parole.
On pourra aller plus loin en proposant aux élèves de choisir une ambiance musicale à mettre pendant leur passage. Iels pourront choisir d’interagir avec celle-ci (en dansant ou en sautant en rythme par exemple) ou d’aller contre afin de créer un décalage.
Enfin, l’enseignant·e pourra demander aux élèves d’apprendre la scène de l’abeille dans la salle de classe (pp. 40-41) et de faire le même exercice, en le jumelant avec l’exercice précédemment testé durant la mise en voix consistant à prendre le temps pour faire apparaître les images et les actions des personnages. L’idée de faire travailler un même passage du texte à tous·tes les élèves permettra de réfléchir aux multiples possibilités de mise en scène en prenant le temps de toujours noter ce qui fonctionne et ce qui est perfectible dans chaque proposition d’élève.