Pour aborder la mise en voix et en espace, comme premier exercice de mise en jambe et de situation d’opposition, lié au texte :
Une ligne d’environ 6 personnes fait face à une ligne d’environ 6 autres personnes, de profil par rapport au public. Il faut respecter une distance entre les deux lignes. L’une sera chargée de s’avancer vers l’autre de deux pas en disant « oui, oui » prononcé en même temps que chaque pas et en levant le bras comme en manifestation. En réponse, l’autre ligne, après coup, reculera de deux pas en disant « non, non » et en croisant les bras. Après avoir répété l’opération 2 fois, on inverse la ligne des oui et des non, qui reviendront donc à leur position de départ dans l’espace.
Autour de la notion de « Prendre la parole » présente dans la première séquence, travailler et expérimenter l’importance de l’espace, de la place d’où l’on prend la parole.
Répartir les répliques de la première séquence pour une moitié de classe, soit environ 6 ou 7 Bohu et 6 ou 7 Tohu, ou plus selon le nombre d’élèves. Une ligne de chaque personnage se place à cour et à jardin, laissant au centre un espace balisé par un scotch ou un cerceau, qui sera l’espace où l’on vient prendre la parole. Chacun·e viendra à son tour dire sa ou ses phrases, puis regagner sa place dans la ligne pour laisser le relai aux autres. L’enjeu sera de dire à l’intérieur ou à l’extérieur du cercle suivant sa réplique et son personnage et de mesurer ce que cela provoque, physiquement, oralement… Est-ce que je peux parler plus fort dans le cercle ? Est-ce que l’empêchement d’être dans le cercle rend la parole moins assumée, moins légitime, plus faible ?
On peut imaginer que Bohu aura très peu de répliques dans le cercle, mais plus au bord. Sauf peut-être un morceau page 8 autour de « Non. / Je ne t’ai pas donné la parole ». On peut aussi imaginer que Tohu de son côté parlera en-dehors du cercle seulement vers la fin de la séquence.
Dans la même idée et avec l’autre moitié de classe, on peut faire le même genre d’expérimentation sensible mais en prenant un foulard chaque fois que l’on semble légitime à « prendre la parole ». Ne pas hésiter à faire des essais tranchés de mise en voix autour des variations de volume et d’intentions dans la profération des répliques.
En s’appuyant sur la notion et les enjeux du Théâtre-Image, c’est-à-dire représenter métaphoriquement une idée, à l’aide du corps des joueurs en faisant une image, une photo. L’exercice est donc muet : mettre les enfants par groupes de 6 maximum. Réfléchir préalablement ou reprendre si cela a été vu comme proposé dans la partie Autour des thématiques, des expressions, des thématiques fortes se dégageant du texte entier ou des séquences. Chaque groupe choisit ou se voit attribuer une notion à représenter, par exemple « prendre la parole », « couper la parole » etc… Après avoir laissé à chaque groupe le temps de se préparer (environ dix minutes), montrer au public son image. Faire nommer aux spectateurs ce que selon eux l’image représente. Si l’explication de cet exercice paraît complexe, faire confiance aux jeunes : ils trouvent toujours une idée. Pour plus de précisions sur le Théâtre-Image, on peut lire le chapitre 4 de Coups de théâtre en classe entière au collège et au lycée de Chantal Dulibine et Bernard Grosjean, dont la référence se trouve en bibliographie.
Les thématiques déjà repérées se dégageant du texte, ou des situations quotidiennes où l’on a à prendre la parole peuvent aussi devenir des sujets d’improvisations. Les improvisations gagnent à être très courtes et à se faire avec deux comédien·nes. Bien faire repérer au préalable ce qui peut être source de conflit ou de problème dans la situation, c’est ce qui donnera de l’action à l’improvisation. Pour varier et pour creuser dans le thème du babil, on peut faire ces improvisations en grommelot (langage imaginaire).