Après lecture du texte et étude des dessins d’Olivier Sampson, à l’origine de l’univers graphique de la création du spectacle par la compagnie L’Embellie :
– En travaillant sur la thématique de la parole, on peut, après avoir fait analyser les documents 1 et 2, créer une affiche pour sensibiliser à la rumeur, ou encore une affiche pour sensibiliser au respect et à l’écoute de l’autre…
– En travail croisé avec le travail d’écriture proposé plus loin, réaliser une représentation symbolique des personnages dont on aura préalablement réinventé le nom (par un travail de collage, de dessin…). On voit sur le document 2 d’Olivier Sampson des personnages en forme d’initiale de leur prénom par exemple, on y voit également leurs expressions ou émotions. S’en inspirer si besoin.
Au collège, par groupes, réaliser un travail sur la bande-son du spectacle. En mettant en œuvre un travail d’enregistrement de voix et de recherches sonores, créer un « générique » hypothétique du spectacle en explorant le sens au sein d’une création musicale.
Par exemple, partir du titre, qu’est-ce qu’un « babil » et comment le rendre de façon sonore ? Mélange ou superposition de voix, voix et bruitages ? Quels types de sons représenteraient au mieux les thématiques à l’œuvre dans la pièce, instruments ou bruitages ?
On peut enrichir les connaissances des jeunes sur les formes variées du théâtre contemporain, en s’appuyant entre autres sur les définitions de la mise en scène et de l’adresse et la double énonciation.
Dans le texte, les personnages semblent-ils s’adresser parfois au public ? Justifier (adresses au public des pages 31 et 32 par exemple). Les personnages ont visiblement conscience du public (« Fais un effort, Bohu, on te regarde » page 21 par exemple), on peut ici aborder avec les jeunes la notion de quatrième mur au théâtre, et de ce que cela implique dans le jeu.
En donnant à voir les photos des représentations de Babïl par la compagnie L’Embellie (en annexe dans Environnement artistique de la pièce) :
Que remarque-t-on sur les photos ? Les acteurs sont-ils « seuls » sur scène ?
Les décors semblent-ils illustrer, c’est-à-dire représenter un lieu de façon réaliste ? Peut-on plutôt parler ici d’un univers graphique avec lequel les comédiens semblent jouer, dialoguer par dessins interposés ?
Quelle séquence pourrait être représentée par la photo 1 ? Justifier. En cas de difficulté, relire la page 23.
À effectuer dans le cadre de l’EMC, et notamment en lien avec l’entrée pédagogique transversale « Respecter autrui ». À effectuer aussi en français pour travailler le débat littéraire interprétatif ou encore le langage oral.
Relever les expressions et proverbes français ayant un rapport avec la parole, comme par exemple : « prendre la parole », « couper la parole », « la parole est d’argent mais le silence est d’or », « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler », débattre du sens de ces expressions et proverbes, les relier avec des situations connues puis avec des situations du texte.
Plus largement, relever ce qui découle du rapport oral à autrui en ouvrant pourquoi pas sur la lecture de la fable Le Loup et l’Agneau de Jean de La Fontaine, en matière de rapport de force ou sur un autre registre et pour en faire interpréter le sens, faire la lecture de cet extrait du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire (éd. Présence Africaine, 2000) : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. »
– À votre avis, pourquoi Tohu se sent plus légitime que Bohu pour raconter l’histoire ? On peut repérer à travers ses mots l’image que Tohu se fait de lui-même et qu’il se fait de Bohu : le fait que Tohu reprenne Bohu sur la bonne prononciation des mots p. 9 ; ou p. 13 : « C’est difficile le début, Bohu. Tu as bien vu ? Je m’en occupe. » ; ou bien encore la réponse détournée de Tohu à Bohu p. 14, « Bohu.- Ah ! c’est parce que je raconte mal », « Bohu.- Tu dessines très bien ! »
– Êtes-vous d’accord avec Tohu ? Creuser notamment les argumentations en prenant appui sur les pages 17 et 18 et le fait qu’on soit légitime à prendre la parole parce qu’on parle bien, même si l’on n’a rien à dire… Est-ce important d’avoir quelque chose à dire pour parler ? Faire justifier l’adhésion à l’avis de Tohu ou de Bohu.
– Qu’est-ce qui peut provoquer chez Bohu une difficulté à prendre la parole ? le stress, un manque ou une approximation de vocabulaire, le manque de confiance de Tohu…
– À la place de Bohu, que pourrions-nous proposer pour que la parole soit partagée ? même si l’on voit p. 24 que la prise de parole est difficile pour Bohu, quel pourrait-être le travail de l’un et de l’autre personnage pour parvenir à une parole équitable ?
– À la fin de la séquence 4, page 33, qu’est-ce qui fait que Tohu et Bohu en viennent aux mains, selon vous ? De verbal, le conflit devient physique : évaluer les différents comportements, façons de parler, sentiments et émotions qui mènent à ce changement de nature du conflit.
> Les moqueries et la bousculade, entre autres.
– Connaissez-vous des situations de la vie quotidienne où il est difficile de prendre la parole ? Réfléchir ensemble à ce qui peut faciliter la prise parole.
– On peut également s’appuyer sur le texte « C’est celui qui dit, qui est » p. 59, pour qu’émergent d’autres questionnements autour de ce que l’autrice nous dit : par exemple, « prendre la parole c’est exister », « la parole est enjeu de pouvoir » ; qu’est selon vous cet « abandon confortable » dont Sarah Carré parle à propos de Bohu p. 60 ; l’amitié est-elle la seule alternative pour dépasser les rivalités ?