Il s’agira de traduire dans la mise en jeu ce qu’on a découvert dans la première partie de ce CAP, tout en intégrant la règle « absolue » : bien qu’il n’y ait que 2 puis 4 personnages, tous les enfants doivent être dans le jeu. Pour vous aider, voir notre fiche La répartition du texte, ou encore Les signes de relais.
Cette partie du travail exigera de disposer d’une salle vide, dans laquelle on matérialisera l’espace du plateau au sol, avec des rangées de chaises pour les temps de regard indispensables. La recherche en sous-groupe paraît ici difficile, on la mènera avec tout le groupe, en alternant une moitié en jeu, une moitié en regard.
Comment accentuer l’émotion de la situation du tableau IV liée aux monologues croisés, à la présence absente de l’un pour l’autre ?
Il faut établir d’emblée pour le spectateur (qui n’a pas lu le texte) le fait qu’Arsène et Coquelicot, présents ensemble sur le plateau, sont ignorants de la présence de l’autre, puisque ces retrouvailles n’ont jamais eu lieu (avec des adultes, on aurait pu jouer sur l’ambiguïté).
Demander à deux élèves, livre à la main, d’aller se placer dans l’espace vide et jouer les six premières répliques ; puis deux autres et ainsi de suite jusqu’à épuisement des propositions qui seront regardées en silence sans commentaires. À la fin, on argumentera pour faire un choix.
En l’impossibilité de jouer sur des effets de lumière qui pourraient leur donner une présence irréelle, fantomatique, il n’y a que l’éloignement l’un de l’autre et bien sûr le jeu à la face et non pas adressé à l’autre, qui donneront l’impression recherchée. Éloignement sur la largeur du plateau ? sur sa profondeur ? (dans ce cas, qui placer en fond, qui plus à l’avant ?)
Ce placement établi peut-il évoluer avec des déplacements d’Arsène et Coquelicot ? Doit-on préférer qu’ils ne bougent pas ? Peut-on imaginer une descente vers le public à peine perceptible à pas lents sur les répliques courtes de la 1ère partie ? (effet d’émotion ? artifice ?).
Les répliques courtes jouées par deux élèves auront installé la situation et son tragique. On pourra alors s’appuyer sur l’écriture de l’auteur pour faire intervenir dans le jeu deux chœurs. Mêmes démarches par essais : les chœurs sont-ils déjà présents assis sur des chaises dès le début du tableau, de chaque côté, en fond ? ou les choristes d’abord totalement invisibles apparaissent-ils des coulisses les uns après les autres, rejoignant peu à peu l’acteur principal pour former un chœur ? La seconde solution est sans doute plus accordée au ton et à l’enchaînement entre les tableaux III et IV : la scène, envahie de soldats, se vide, et Arsène et Coquelicot apparaissent dans leur solitude, ce que la présence des acteurs en attente sur des chaises brouillerait.
Dans ce cas, en principe, on évitera de parler en marchant, et l’on variera les entrées, le moment de parler : du bord de la coulisse, avant de rejoindre Arsène et Coquelicot, à l’écoute de l’acteur précédent ou surgissant : au contraire d’abord marcher puis parler etc. Ces entrées doivent éviter d’être mécaniques : dès que l’acteur apparaît, il joue le personnage et doit venir comme porteur de ce qui a été dit avant.
Le travail préalable dans la partie II-B facilitera le découpage des tirades. On se posera la question de l’utilité ou non de redonner les deux dernières répliques p. 32 aux deux acteurs d’Arsène et Coquelicot du début, comme une boucle qui se referme, toujours dans cette recherche de l’émotion.
Questions à se poser : Mirabelle et Hippolyte devaient-ils être présents ou non pour écouter le tableau IV ? Doit-on revenir à un quatuor d’acteurs comme le dialogue semble écrit ? On a vu que ce dialogue était fictif ? Alors ? 2 acteurs jouant les enfants doivent-ils s’approcher des 2 ayant joué Arsène et Coquelicot (ce qui supposerait la sortie des chœurs à la fin du IV) établir un contact qui ne paraisse pas tout à fait réaliste (arriver derrière eux, leur prendre la main sans qu’il y ait de regard ? autres solutions ?) ? ou intervenir en voix off ? ou du public ? (dans ce cas pour garder l’ambiguïté, le fictif, il serait bon sans doute qu’Arsène et Coquelicot aient entendu sans voir d’où venaient les questions et sans regarder ceux qui les ont interpellés) Recherche en jeu par propositions successives des enfants.