Intertextualité
On fera lire le préambule en regard du prologue de la pièce d’Anouilh.
Les élèves, par groupes, repèreront les similitudes et les différences.
Texte de Jean Anouilh | Texte de Suzanne Lebeau |
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Contexte historique : les années 1940-1944 Ancrage dans la modernité |
Contexte historique : les années 2010-2020 Peu d’ancrage spécifique à l’époque |
Prologue | Préambule + question : « de quoi est-il question ? » (p. 7) |
On verra avec les élèves la différence ténue entre les mots « préambule » et « prologue » mais on soulignera que tous deux introduisent.
Mentions au théâtre « Ces personnages vont vous jouer » « il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout » « Et depuis que ce rideau s’est levé » « de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder » « Elle tricotera pendant toute la tragédie » « ils vont pouvoir vous jouer leur histoire » Présentation des personnages Ils sont désignés sur le plateau par leur apparence, leurs attributs et leurs rôles au sens théâtral et au sens narratif Il y a la présentation d’Antigone, de Hémon, d’Ismène, de Créon, d’Eurydice, du petit page, du Messager, des gardes > Les autres sont tous là |
Mentions au théâtre « sur scène » mentionné deux fois ; avant la présentation du personnage d’Antigone et avant la présentation du personnage de Créon Présentation des personnages Ils sont désignés sur scène par leur apparence, leur psychologie, leur statut Il y a la présentation d’Antigone et de Créon Les autres personnages sont résumés en un « entre les deux » « au cœur même de la famille » « Cette famille c’est celle d’Oedipe » > Les autres sont présents en creux |
Sur l’apparence des personnages d’Antigone et de Créon on retrouve de grandes similitudes :
Antigone : chez Anouilh « la petite maigre » / chez Lebeau « la petite Antigone » (p. 7), « la petite adolescente » (p. 8)
Créon : chez Anouilh « cet homme robuste, aux cheveux blancs qui médite là » « il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires » / chez Lebeau « un homme mûr » « un homme d’un certain âge » « un homme de pouvoir » (p. 8)
Présentation de la situation « [l’histoire] commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Etéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville. […] Quiconque osera lui [Polynice] rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort » > Elle se situe à la fin du prologue |
Présentation de la situation « Je dirai le mot : "événements". » (p. 8) « depuis les derniers "événements" qui ont secoué la ville de Thèbes » (p. 8) « Entre Antigone et Créon, entre les deux, il y a une histoire terrible. Une histoire qui commence au cœur même de la famille » (p. 10) > Elle se situe aussi vers la fin du préambule |
La forme du texte Une didascalie achève le prologue Elle permet de comprendre que le prologue est un personnage (= Coryphée). « pendant que le Prologue parlait » > La parole explicative et présentatrice est prise en charge par un personnage et un.e comédien.ne. > Elle instaure la double énonciation, le triangle personnages entre eux et personnage avec le public. > Elle dit le processus théâtral. > Le Prologue parle à la 3e personne. Comme un narrateur extérieur. De ce fait il est dans et hors de l’histoire théâtrale qui va être jouée. Il est hybride entre narration romanesque et narration théâtrale Cette didascalie permet aussi de régler la mise en scène. La scène se vide au fur et à mesure. Le prologue s’en va, l’éclairage se modifie > Cette didascalie permet la transition avec le tableau suivant |
La forme du texte Il n’y a pas de didascalie autre que l’indication de scène et la question initiale. La question initiale explique le rôle, la fonction de cette scène de préambule : « De quoi est-il question ? » (p. 7) Elle s’adresse au lecteur car la question n’est a priori pas dite sur scène puisque c’est une didascalie. Un personnage est clairement identifié par une didascalie de personnage : LE CORYPHÉE. Ce personnage parle à la 1e personne. Il est celui qui présente et en même temps celui qui commente : « j’aime cette Antigone » (p. 7), « j’ai du respect pour lui » (p. 9). Sa parole s’implique dans le théâtre mais ses dires ne prennent pas partie. De ce fait il est lui aussi et dans et hors de l’histoire qui va être jouée. Il est hybride entre narration romanesque et narration théâtrale. |
Prose | Vers ? > Nous reviendrons sur cette forme dans Mise en voix / Mise en jeu Prosodie |
Les enjeux du texte
-> « L’homme peut-il déjouer le destin ? » Telle est la question de la scène 5. Elle renvoie à la pièce grecque d’Œdipe roi. L’enchaînement des tentatives de déjouer le destin aboutissent inexorablement à son éxécution.
-> L’escalade de la violence et l’accumulation des morts.
-> La question du choix. Antigone choisit de mourir. Pourquoi ?
-> La « dernière question » celle posée par le Coryphée : « Qu’est-ce que gagner veut dire ? »
-> La question de la fragilité de la vie.
La forme textuelle
On interrogera cette forme en vers libres.
Comment cela influence votre lecture ? Qu’est-ce que cela a comme effet lorsque vous le lisez seul ? Si vous le lisez à voix haute ?
-> Ces diverses questions seront reprises dans la mise en voix.