On peut faire cet exercice sur l’extrait p. 49 à 62 dans lequel l’enfant découvre une sirène dans ses poissons panés. Cette séquence est très intéressante pour travailler avec les jeunes la notion de convention au théâtre. Nous ne sommes pas au cinéma, il n’y a donc pas d’effets spéciaux ; il ne s’agit pas non plus de théâtre d’objet ou de marionnettes. Comment jouer la différence de taille entre les deux protagonistes ? Le théâtre permet tout : dès lors qu’une convention claire est posée, le spectateur peut y adhérer.
Prenons plus particulièrement l’extrait p. 49 à 52 : on peut faire des essais de jeu avec l’interprète de l’enfant attablé devant son assiette. La sirène, qui dans l’histoire est dans l’assiette, doit se trouver dans un autre espace scénique : cela peut être sur un cube ou un banc en fond de scène, sous la table, etc. On peut dans un premier temps demander aux jeunes de réfléchir à des mises en jeu possibles, puis tester certaines propositions.
Il est important que la sirène ne regarde pas l’enfant. Elle peut parler et jouer face au public, ou en levant la tête, tandis que l’enfant, lui, regarde dans l’assiette sur la table. Ce jeu de regard donne l’illusion que la sirène et l’enfant se parlent, il indique la convention.
Cette convention permet aussi une passation du rôle de la sirène et de l’enfant plus facile entre les élèves. Si chaque interprète la suit, on comprend qu’iel a pris la place de l’interprète précédent dans le rôle qui lui correspond. On peut ainsi distribuer la scène à plusieurs élèves.
On pourra aussi faire des essais de jeu avec plusieurs interprètes se partageant la parole de la sirène, sur l’extrait p. 52 à 62. Dans ce passage, la sirène charme l’enfant : la multiplication du nombre d’interprètes pour son personnage augmente donc le côté magique ou drôle.