Pour cet exercice, on peut prendre l’extrait du début p. 7 « Te voilà dans le noir » à p. 16 « Vois comme elle erre. » On découpera cet extrait en plusieurs sous-parties : chaque sous-partie pourra ainsi être prise en charge par un groupe, de manière à ce que tout le monde puisse intervenir.
Si nous avons par exemple 4 groupes de 7 personnes, il y aura dans chaque groupe : un·e lecteur·rice de la voix didascalique (prenant en charge toutes les didascalies), ainsi que 3 lecteur·rices « jeune fille » et 3 lecteur·rices « homme ». On peut imaginer la voix didascalique à un pupitre côté cour ou jardin. La répartition de la parole dans les groupes de personnages se fait en amont (une réplique chacun son tour ou par groupes de répliques). Les groupes représentants les personnages, comme séparés par un mur, ne se regardent pas et font face au public. Ce type de lecture permet d’impliquer le corps, et de passer progressivement de la simple mise en voix à la mise en espace.
Dans ce type de mise en voix, il ne doit cependant pas y avoir de gestes parasites. Le mouvement de la scène ne passe que par le rythme des phrases et des mots. Tout l’intérêt ici est de se familiariser avec une façon moins « naturelle » de parler. Chacun devra porter les mots choisis par l’auteur, les adresser au public avec détermination pour faire entendre toute la complexité et la particularité de la scène. Il ne faut pas avoir peur alors de grossir les intentions, d’articuler ou rythmer les phrases avec exagération. Le spectateur doit être perçu comme témoin ou complice de nos choix d’intentions. N’oublions pas que nous donnons voix à un conte, aussi contemporain soit-il nous devons révéler son côté merveilleux, hors norme.