Porter un regard d’ensemble sur l’œuvre et en relever la norme et les écarts.
En partant d’une observation globale de l’œuvre, les élèves repèrent très vite les grandes parties qui composent ce texte. Il consiste en six parties numérotées de 1 à 6, précédées d’une introduction. Ce chiffre nous renvoie d’une manière directe aux six ciels, ce qui n’est guère classique (construction en actes et scènes). Les titres renvoient plus au genre romanesque qu’au genre théâtral (ce qui est assez courant dans le théâtre contemporain, cf. voix didascalique dans le glossaire).
Chaque étape renvoie à un moment de la journée, du matin (l’éveil au monde) au soir (la nuit, la tombée du jour). Cela représente les six étapes d’une journée qui prend naissance, grandit, s’épanouit pour s’endormir à la tombée de la nuit, au crépuscule. Le tout représente une journée. Ces différentes étapes proposent donc un voyage dans le temps, un temps qui se répète, ce sont les six étapes d’une traversée quotidienne, partant de l’itinéraire de la vie, par métaphore, peut-être aussi.
Si on résumait le texte au minimum, la fable en serait : il s’agit d’une journée découpée en six moments, chaque moment la définissant. Unité de temps basique qui régule notre vie, cette journée constitue un axe thématique important sur lequel il faudra revenir lors de l’étude de l’action.
Au préalable, pour sensibiliser les élèves à la thématique du texte et à la fable, on peut leur demander d’écrire leur définition du temps, de la journée et de faire l’inventaire des moments qu’ils préfèrent dans la journée ainsi que la raison de leurs choix.
Le professeur pourrait proposer des questions qui aideraient les plus petits à clarifier et à étoffer leurs réponses, à les classer par ordre chronologique.
Ce matériau dégagé dans la classe à l’oral pourrait servir de base à l’écriture d’une scène.
Comment analyser les six chapitres ou six parties qui comportent chacune un titre ?
L’enseignant fait trouver un tableau à trois colonnes qui permettrait aux élèves de classer leurs réponses :
Les élèves remarquent que la pièce repose sur une structure forte. Mais l’auteur prend une orientation poétique certaine dans son écriture : les pays proposés n’existent pas. On peut y repérer des jeux sur les mots et les sonorités : « sol soleil », « pays parfait » et « pays paupières ». L’aspect musical de la langue est très présent. L’auteur joue avec notre imaginaire poétique de la réalité du monde ; il nous propose une manière particulière de voir le monde, de le découvrir et de le redécouvrir dans sa magie.
Chaque caractérisation du pays fournit des indications précises :
Ces indications créent un rythme et une continuité temporelle : on sait que l’histoire va durer une journée et que cette journée est bien découpée. On peut s’interroger sur ce que l’auteur va nous donner à voir dans chaque partie et comment il va lier les différentes scènes. On peut également s’interroger sur le choix de cette temporalité, sur l’espace qui se modifie à chaque fois, qui se métamorphose au fil de la journée : on passe d’un pays à un autre pays. La dramaturgie de la pièce propose une continuité de l’action : tout s’enchaîne de cause à effet, c’est le principe de nécessité qui joue, qui fait avancer les choses (pièce-machine).
On peut s’interroger sur les personnages : qui va être le héros, le personnage principal de ce texte ?
Seule la mention d’enfants est précisée : doit-on avoir en tête le pays imaginaire de Peter Pan ?
On pourrait demander aux élèves de créer/dessiner l’espace de la fiction et l’espace scénique à partir de ces chapitres et d’imaginer le paysage, un paysage qui s’étoffera et se modifiera au fur et à mesure de l’avancée de la journée.
On pourrait aussi diviser la classe en six groupes. Chacun tire un papier sur lequel est inscrit un titre : à eux d’imaginer le paysage de ce pays dans l’espace du théâtre.
On pourrait demander aux élèves d’imaginer les habitants de ce pays, leurs habitudes, leurs modes de déplacement et écrire une scène de rencontre entre deux habitants.
On pourrait en outre demander aux élèves de dessiner au fur et à mesure les étapes du réveil d’un personnage : comment il se déplace, comment il s’habille, comment il parle.
En sujet d’écriture, on pourrait faire inventer aux élèves des mots-valises sur la nuit et des évocations du déroulement de la nuit avec la création de titres sous forme de groupes nominaux : chouette, ciel, lune, étoile, pourraient être des mots associés à cette évocation.
Ces différents travaux d’élèves pourraient donner lieu à une confrontation avec les projets préparatoires des artistes (images et photos).