éditions Théâtrales Jeunesse

Ravie

de Sandrine Roche

Carnet artistique et pédagogique

1. Composition

Voici les différents titres qui articulent la pièce :

  • Livraison / Dans la nuit
  • Fantômes :
    • Jour 1/ Cuisine de Seguin
    • Nuit 1/ Dans l’étable
    • Jour 2/ Chez Seguin
    • Nuit 2/ Dans l’étable
    • Jour 3/ Chez Seguin
    • Nuit 3/ Dans l’étable
    • Jour 4/ Chez Seguin
    • Nuit 4/ Dans l’étable
    • Jour 5/ Chez Seguin
  • Escampette / À l’aube
  • Sommets / Soleil levant / Ascension :
    • Plein Soleil/ Au sommet
    • Après-midi clair/ Promenade
  • Loup / Soleil couchant / Dans la forêt

On constate que l’autrice a d’abord écrit un titre « résumant » la situation qui va se dérouler, puis elle situe le moment et enfin le lieu. Dans la partie « Fantômes », que raconte cette alternance répétitive de jour/nuit et de lieux ? À partir d’« Escampette », les variations nuit/jour cessent. Pourquoi ne pas avoir poursuivi en écrivant simplement : « jour » ?

2. Choix typographiques

Sandrine Roche, qui est aussi comédienne, a clairement souhaité rendre sa langue extrêmement vivante et ludique en jouant avec les mots. Parfois, elle ajoute des lettres, (p. 9) :

« Jamais rien vu d’aussi jooooooooooooli… »

Comment peut-on lire cette phrase à voix haute ? Qu’est-ce que cela produit ?
Beaucoup de passages sont écrits en majuscule, (p. 9) :

« Non mais quelle allure, QUELLE ALLURE ! »

On pourra se poser les mêmes questions : comment peut-on lire cette phrase à voix haute ? Qu’est-ce que cela produit ?
D’autres sont en majuscules et coupés par un tiret, (p. 11) :

« C’est ça qu’on va se fabriquer tous les deux ici maintenant, une vie FOR-MI-DA-BLE… »

Mêmes questions à nouveau.
Elle joue aussi avec la taille de la police, proposant une sorte d’effet loupe progressif, (p. 26) :

« Seguin tu crains ! SEGUIN TU CRAINS ! SEGUIN TU CRAINS ! »

Il existe d’autres formes de jeux typographiques comme le calligramme, dont Guillaume Apollinaire est un des plus célèbres représentants.

Vous pourrez, par ailleurs, tenter de faire écrire une boule de neige aux élèves. Il s’agit d’une contrainte littéraire inventée par l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentiel) : une boule de neige est un poème constitué d’une dizaine de vers. Le premier vers ne comporte qu’un seul mot, le second, deux etc. Il est aussi possible de faire une boule de neige fondante en commençant par un vers de dix mots, puis neuf, etc.

Voici comme exemple, un poème composé par Perec, qui n’a pas ajouté des mots mais des lettres à chaque vers. (Nous vous invitons à l’essayer avec des mots, cela sera plus simple pour des enfants.)

J’
Ai
Cru
Voir
Parmi
Toutes
Beautés
Insignes
Rosemonde
Resplendir
Flamboyante
(…)

Le rendu visuel du poème reste libre.

3. Néologisme et emprunts à la langue italienne

Voici une autre manière d’apporter du ludisme à la langue. Le personnage de Seguin est le plus coloré. Des mots d’italien viennent ponctuer ses discours : sei l’unica, piccolina, basta, capra mia, il lupo etc. C’est son côté « mamma italienne », car dans notre imaginaire collectif, les mères italiennes sont réputées pour leur possessivité et leur excessivité.

Par ailleurs, l’autrice a aussi choisi d’ajouter des « ette », la vocation est la même (tendresse, excès, jeux avec la langue) : chevrinette, barbichounette, blanquinette, proprinette, pauvrinette, bellinette, seulinette etc.

À l’instar de Sandrine Roche, vous pourrez proposer aux élèves d’inventer des mots et d’en créer la définition ou bien encore d’écrire leur propre déclaration de tendresse à Blanquette en créant un nouveau vocabulaire.