éditions Théâtrales Jeunesse

Billybeille

de Evan Placey

Carnet artistique et pédagogique

Billybeille restant avant tout un monologue, il peut être complexe d’imaginer le monter avec une classe. Cependant, pour créer un lien entre les différent·es Billy, l’enseignant·e pourra proposer un travail de jeu autour de l’essaim d’abeilles. On pourrait ainsi constituer un chœur qui entoure le personnage solitaire, incarné à tour de rôle par les élèves.

Ces insectes ont coloré la couverture du livre, renommé le héros et une ruche est toujours présente sur scène. Les abeilles participent à l’action en ce qu’elles reviennent de manière récurrente dans le discours de Billy, qu’elles existent dans sa vie (cf. l’abeille dans la classe ou les retrouvailles avec le père à la fin) et que lui-même, on l’a vu, s’identifie à une abeille. On pourra dès lors proposer à la classe de devenir un essaim, présent en permanence sur scène, bourdonnant doucement tandis que Billy s’exprime. Avant tout travail, l’enseignant·e pourra demander aux élèves ce que cette image de l’essaim pourrait symboliser, et quel serait l’effet produit de voir les différent·es Billy s’en extraire quand vient leur tour de parole.

Pour commencer le travail, l’enseignant·e proposera aux élèves de jouer au banc de poissons : tout le monde marche dans l’espace, l’enseignant·e désigne un·e élève qui devient le poisson pilote. C’est lui/elle qui choisit la direction mais aussi la vitesse du banc. Dès lors tous·tes le/la suivent ou l’entourent en groupe relativement serré. L’idée est qu’à un moment, on ne puisse plus deviner de l’extérieur qui est la personne qui dirige le banc. Une vigilance sera demandée aux élèves sur leur regard qui ne doit pas être trop posé sur le poisson-pilote afin d’entretenir le mystère sur son identité. L’enseignant·e pourra demander un changement de poisson-pilote autant de fois que souhaité en nommant simplement un·e nouvel·le élève leader.

On fera ensuite muter le banc en essaim. En mettant les élèves en cercle, l’enseignant·e proposera de créer en groupe un bourdon, c’est-à-dire une note tenue sur un son « o » par exemple, de faible intensité, comme une nape sonore. Dès l’instant où le son commence, il ne doit plus s’arrêter ce qui oblige les élèves à se relayer afin que chacun·e puisse reprendre son souffle quand cela est nécessaire. L’enseignant·e pourra faire varier par des gestes simples le volume sonore ; aux élèves de maintenir une homogénéité entre elleux. C’est un excellent exercice d’écoute en groupe. Une fois le bourdon en place, on reprendra l’exercice du banc de poisson avec ce son ajouté. De temps à autre, l’enseignant·e pourra proposer à un·e ou des élèves de s’extraire pour observer l’effet obtenu.

Dans l’idée d’une mise en scène de la pièce, cet essaim pourra être présent en permanence sur scène, non pas en groupe mouvant mais en arc de cercle par exemple, afin de laisser la majeure partie de la scène à Billy. Cela nécessitera pour les élèves de garder une attention quant à ce qui se passe dans le jeu en adoptant une posture d’écoute et une concentration. L’essaim pourra ponctuellement être sonorisé – quand Billy s’occupe de sa ruche par exemple ou quand il évoque le sujet des abeilles – mais rester aussi silencieux.