éditions Théâtrales Jeunesse

L’Abeille

de Matt Hartley

Carnet artistique et pédagogique

La pièce est construite sur un enchaînement de tableaux, bien que ceux-ci ne soient pas clairement annoncés par un titre ou un numéro. Les élèves auront à révéler la structure de la pièce et ses différentes parties, comme les temps où Chloe se trouve dans la grotte, la page souvenir créée par Hannah et pourront tenter de trouver des transitions possibles (par exemple l’entrée ou la sortie d’un personnage, la musique). Pour faciliter le travail, il est possible de se concentrer sur les didascalies, c’est-à-dire les indications scéniques que l’auteur donne au metteur en scène, aux acteurs (et éventuellement au lecteur – mais pas au spectateur), qui seront utiles à cet exercice. Elles sont souvent présentées en italiques, et signalent d’emblée qu’une pièce ne se réduit pas aux échanges verbaux entre personnages.

Il existe plusieurs sortes de didascalies :

  • Expressives : Comme leur nom l’indique, ce sont les didascalies de jeu, toutes celles qui indiquent à l’acteur comment l’auteur désire qu’il joue sa réplique ;
  • Fonctionnelles : Elles ont plusieurs utilités : préciser l’identité de celui qui parle (le nom du personnage tout simplement) ; montrer la division en acte, scène ou tableau ; signaler les éventuelles modifications advenues dans la scénographie. Elles sont aussi dites « fonctionnelles » quand elles indiquent les déplacements, à qui s’adresse le personnage, les temps de silence… ;
  • Initiales : Elles regroupent la liste des personnages de la pièce et donnent parfois des précisions. Elles peuvent aussi situer l’action dans le temps et dans l’espace ;
  • Temporelles : Elles apportent des indications directes ou indirectes quant à la temporalité. Cela peut concerner une époque avec la mention de certains personnages historiques ou mythologiques, les costumes ou les décors. Parfois, l’allusion est discrète, il faut savoir la déchiffrer, comme dans Mademoiselle Julie de Strindberg : la pièce est censée se dérouler à la fin du printemps (la nuit de la Saint-Jean), il y a donc « des lilas en fleurs » ;
  • Textuelles : Il s’agit d’une didascalie insérée dans le texte, qui donne le plus souvent des indications d’action scénique. Elles se trouvent en grand nombre chez Shakespeare.

Cette étude une fois finie doit amener la classe à comparer et déduire certains points : qu’est-ce que ces didascalies nous racontent à propos de la dramaturgie ? Peut-on la rapprocher d’une farce, d’une comédie, d’une tragédie ? La parole est-elle basée sur des dialogues, un ou plusieurs monologue(s), des tirades ?

En plus de ces analyses parfois rébarbatives pour les élèves, on peut envisager une étude du langage version « 2.0 », souvent utilisé dans la pièce. Concernant la parole, un temps sera consacré à la note de l’auteur qui indique comment prononcer les répliques, censées être les pensées des internautes (voir plus particulièrement les pages 35 à 37).

Il est évident à la lecture que cela joue à la fois sur les niveaux de langage (soutenu, courant, familier), les jeux de sonorité comme le rébus ou la paronomase, la typographie, l’utilisation de l’anglais et les formes narratives. Après avoir fait un rappel de ces notions et de leurs effets, on passera à une analyse stylistique et sonore des commentaires du chœur des internautes. Le texte de l’internaute 1 tient du discours poétique et prend une forme épistolaire avec le « Tendrement » final. Le contraste est important avec la réplique suivante où le langage est basé sur une combinaison de lettres, de mots rédigés phonétiquement et de chiffres. Toutefois, cela finit par « Très Tendrement », écrit en entier, sans faute d’orthographe, qui amène une touche finale émouvante et amusante.