Il s’agit d’un lent cheminement, fondé sur l’exploration profonde du texte et le plaisir de la lecture et des mots. L’imagination des lecteurs y est sollicitée.
Cette nouvelle pièce de Sylvain Levey confirme, s’il en était besoin, l’inscription de son univers dans une parole sur le monde forte, tonitruante même, sans qu’elle n’y perde jamais la drôlerie poétique de son rythme.
Cent culottes et sans papiers, comme le jeu de mots du titre l’indique, fait le grand écart entre l’idéal révolutionnaire du siècle des lumières et la dure réalité contemporaine des hommes, des femmes et surtout des enfants que l’on chasse d’un pays, la France (nommée à la fin de la pièce), parce qu’ils n’ont pas de papiers. Plus globalement, il propose un regard immergé dans le monde de l’enfance, ses enthousiasmes, ses déceptions, s’attachant aux relations entre les adultes et les enfants, sans angélisme. Y transparaît l’idéal que tout adulte peut y retrouver.
Sylvain Levey s’attache alors aux vêtements qu’ils ont dû laisser derrière eux avant de partir, signes humbles mais têtus d’une réalité qui va nous sauter au visage.