éditions Théâtrales Jeunesse

Alice pour le moment

de Sylvain Levey

Carnet artistique et pédagogique

Du lire au dire et du dire à l’exprimer.

On pourra bien entendu mettre en voix plusieurs parties du texte par des groupes d’élèves. Ils pourront se filmer avec leur téléphone portable (l’usage du téléphone portable pouvant être autorisé dans le cadre pédagogique) pour une restitution collective de leurs essais et tâtonnements.

On débutera cependant par un travail collectif de mise en voix à partir de plusieurs extraits du texte.

Il est possible de mettre en voix plusieurs courts passages de la pièce en utilisant des techniques différentes. À la fin de chaque exercice, il serait bon d’échanger sur les impressions de chacun et chacune, puis d’évaluer chacune de ces techniques pour analyser ce qu’elles apportent de particulier au texte, ce qu’elles modifient.

Voici quelques passages avec lesquels on peut effectuer les exercices qui suivent :

Extrait n° 1 (p. 7)Extrait n° 2 (p. 24-25)Extrait n° 3 (p. 57)Extrait n° 4 (p. 56)
« Je marchais.
Je marchais dans le sens inverse au sens du matin.
Je marchais sur le chemin,
Celui que je prenais deux fois par jour.
Cinq fois par semaine depuis quatre mois. »
« LA MÈRE.- C’est la faute au moteur. Fait le bruit d’un avion.
LE PÈRE.- C’est pas le moteur je te dis.
LA MÈRE.- C’est pas nous.
LE PÈRE.- C’est la pluie.
LA MÈRE.- C’est les autres.
LE PÈRE.- Faudrait faire quelque chose.
LA MÈRE.- C’est sûr.
LE PÈRE.- C’est certain.
LA MÈRE.- Faudrait changer de.
LE PÈRE.- Pluie.
LA MÈRE.- Pardon. »
« Je marche.
Dans le sens inverse au sens du matin.
Un matin comme les autres - une croix de plus sur un calendrier.
[…]
Je marche sur le chemin.
Celui que je prends deux fois par jour cinq fois par semaine depuis déjà six ans. »
« Je suis née à Valparaiso, Chilienne de naissance, Je suis devenue européenne par la force des choses.
Je suis née un 11 septembre, l’autre, celui de soixante-treize.
Au siècle dernier.
Déjà. »

Exercice 1 : Les élèves se placent en cercle et vont dire les lignes de l’extrait n° 1 sans aucunes intentions, d’une voix neutre. À chaque ligne, l’intervenant change : il est désigné par l’élève précédent qui lui lance un regard. Cet exercice nécessite de la concentration, et d’être attentif à l’autre.

Exercice 2 : On reprend le même extrait (n° 1), toujours en cercle et toujours de façon neutre, mais cette fois-ci, c’est l’élève qui parle qui s’interrompt où il veut et qui désigne du regard l’élève qui prendra le relais. On obtiendra ainsi sur plusieurs tours différentes césures, différentes cassures de rythme qui empêcheront le texte de se figer en récitation avec retour à la ligne qui s’entend. Cet exercice nécessite une plus grande concentration sur le regard de l’autre mais aussi sur le texte pour faire raccord. On peut varier cet exercice à l’infini : avec une intention, en chantant, en y adjoignant un geste, etc.

Pour aider les élèves à se rendre compte des effets produits par les différents exercices proposés, on peut utiliser des élèves qui seront spectateurs/auditeurs, en faisant en sorte que chacun des élèves au cours des exercices puisse passer de la position d’acteur/énonciateur à celle de spectateur/auditeur.

Le temps de bilan devrait ainsi déboucher sur l’idée que l’on peut allier toutes les méthodes.

Exercice 3 : Cette fois-ci on divise la classe en trois parties. Deux groupes vont être face à face, tandis que le troisième sera spectateur/auditeur. Le premier groupe d’acteurs/énonciateurs aura le texte de l’extrait n° 1 et le second groupe aura le texte de l’extrait n° 3. Il s’agira de faire une joute verbale entre les deux groupes qui se répondront, et la parole sera transmise par le regard.

>Cet exercice permettra de rendre compte sur le jeu d’échos et ses parallélismes que les élèves auront vus en cheminant à travers le texte (cf. première partie du CAP)

Exercice 4 : On reprend les extraits n° 1 et n° 3 et le même protocole que précédemment. Mais cette fois-ci, il sera question de superposer les voix. La parole se distribuera par le regard à l’intérieur d’un même groupe et ce en même temps sur les deux groupes.

Exercice 5 : Les élèves sont en cercle comme précédemment. Même exercice que l’exercice 1. Puis c’est un élève qui dit l’extrait et chacun reprend quand il le veut un segment de ce que le récitant dit. Cela doit provoquer des jeux d’échos infinis. Néanmoins le texte doit être audible. Il s’agira de moduler sa puissance de voix et de se glisser dans les blancs.

Avec ces exercices, Il s’agira de faire prendre conscience aux élèves que les jeux de voix sont déjà des approches de mises en scène. Qu’ils devront choisir et argumenter pour les choix qu’ils auront fait dans les diverses versions et les divers essais de mises en voix.

Ce bilan pourra être la possibilité pour les élèves de proposer à leur tour des exercices qui iraient dans le sens d’une mise en voix, qui révéleraient les enjeux du texte vus en cheminant dans le texte.

Ce bilan pourra aussi faire l’objet d’une trace écrite évaluée.